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Nigeria : Bola Tinubu ordonne une enquête après la tuerie de 85 civils dans une bavure de l'armée

L’investigateur 6/12/2023 à 11:56

Au Nigeria, le président Bola Tinubu a ordonné l’ouverture d’une enquête, après la tuerie d’au moins 85 civils le dimanche 3 décembre, dans une frappe de l’armée à Tudun Biri, un village de l’Etat de Kaduna situé dans le nord-ouest du pays.

C’est l’un des bombardements militaires les plus meurtriers du Nigéria. Les habitants de Tudun Biri célébraient la fête musulmane du Mawlid, qui commémore la naissance du prophète Mahomet, au moment de la frappe par drone de l’armée nigériane. L’Agence nationale de gestion des urgences (NEMA) a indiqué qu’au moins 85 personnes ont trouvé la mort dans cet incident. Elle a ajouté que 66 autres personnes étaient prises en charge à l’hôpital, mais que les responsables des urgences négociaient toujours avec les chefs de la communauté pour apaiser les tensions et pouvoir se rendre au village.

L’armée a indiqué que la frappe visait des groupes armés et avait « touché par inadvertance des membres de la communauté ». « Les terroristes s’implantent délibérément dans des zones où vivent les populations civiles afin que celles-ci subissent les conséquences de leurs atrocités », mentionne un communiqué de l’armée. Elle a expliqué après que les villageois avaient été confondus avec un groupe armé présent dans la région. Ce mardi 5 décembre, le président Bola Tinubu a ordonné l’ouverture d’une enquête.

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Des familles décimées dans la tragédie

« Le président Tinubu qualifie l’incident de très malheureux, troublant et douloureux, et exprime son indignation et son chagrin face à la perte tragique de vies nigérianes », annonce la présidence dans un communiqué. Un habitant du village a raconté la tragédie à l’Agence France-Presse. « J’étais à l’intérieur de la maison lorsque la première bombe a été larguée… Nous nous sommes précipités sur les lieux pour aider les personnes touchées, puis une deuxième bombe a été larguée », a-t-il déclaré.

Il a ajouté avoir perdu plusieurs membres de sa famille dans ce bombardement. « Ma tante, la femme de mon frère et ses six enfants, les femmes de mes quatre frères figurent parmi les morts. La femme de mon frère aîné est morte, à l’exception de son enfant en bas âge qui a survécu », a-t-il dit. Ce n’est pas la première fois que des civils meurent dans une frappe de l’armée nigériane. En septembre 2021, au moins 20 pêcheurs ont été tués et plusieurs blessés lors d’une attaque à Kwatar Daban Masara, sur le lac Tchad, dans le nord-est du pays. Ils avaient été confondus avec des combattants.

En janvier 2017, au moins 112 personnes ont été tuées lorsqu’un avion de chasse a frappé un camp abritant 40 000 personnes déplacées par les violences djihadistes dans la ville de Rann, près de la frontière avec le Cameroun. L’armée nigériane avait blâmé « l’absence de marquage approprié de la zone » dans un rapport publié six mois plus tard.




 
 

 
 
 

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