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Lutte contre le terrorisme : ‘’On te prend, on te fesse d’abord et…’’, un élu local raconte les restrictions du couvre-feu
La lutte contre le terrorisme dans certaines communes du Nord Bénin nécessite l’instauration de certaines mesures sécuritaires. A cet effet, les populations font face à des restrictions dont un couvre-feu dans certaines zones.
La lutte contre le terrorisme au Bénin requiert désormais des mesures draconiennes. Au-delà des formations à l’endroit des forces de défense et de sécurité (FDS), un couvre-feu avec ses corollaires, a été instauré dans le nord-Bénin. Dans sa descente sur le terrain le Journal Matin Libre a fait des constats dont entre autres, la restriction des va-et-vient des populations. En plus, le couvre-feu reste toujours en vigueur.
Interrogé, le deuxième adjoint au maire de Banikoara, Alou Toko Ndouro relate : « Il y a couvre-feu. On n’a pas encore stoppé. C’est maintenu », a-t-il confié. Dans ses propos, il ajoute : « Entre-temps, on a dit à partir de 19h jusqu’à 6heures, on ne veut voir personne. Tout le monde dans sa chambre. Et on a respecté. Mais ça, on a accentué ça au niveau de la ceinture de la frontière. La sécurité est là, les militaires sont partout, les policiers sont partout »,
Ailleurs, à une vingtaine de kilomètre de la borne zéro du Burkina Faso, c’est plus corsé. « Vous n’allez voir personne (vers la ceinture dans la nuit, ndlr). Vous n’allez voir aucun phare venir parce que l’ordre a été donné. On te prend, on te fesse d’abord et on te garde et c’est dans la journée qu’on va te relâcher. Une fois que tu as subi ça, tu n’oseras pas sortir encore une nuit pour dire que tu vas quelque part. Sauf pour des cas de maladie. Le couvre-feu continue là-bas vers la ceinture. Mais ici, quand la paix a commencé à régner on a oublié déjà », a déclaré Alou Toko Ndouro à la source.
Malgré ces restrictions, les marchés du centre de la commune de Banikora s’animent toujours. Ceci entre 10 heure et 19 heure, a précisé l’autorité communale. Selon Jeannot Cocou Francisco, Secrétaire exécutif de l’union régionale des Avigref (Association village de gestion de réserve et de faune) du Parc W-Bénin interviewé à Kandi, « la situation est relative d’une commune à l’autre », dans le département de l’Alibori. « Nous nous sommes accrochés aux instructions des autorités officielles. Il y a un moment où des écoles ont été fermées pour quelques jours, ce n’était pas toutes les écoles ; histoire de permettre aux autorités de pouvoir faire le travail de sécurité. Mais dès que c’était bon, on a demandé aux enfants de retourner à l’école », a-t-il indiqué.
Il a confié que la situation sécuritaire a impacté les activités quotidiennes des populations. « Par exemple, les endroits les plus en profondeur, vous ne pouvez plus vaquer aux activités même tard la nuit. Et vous savez qu’il y a beaucoup de transactions qui se font la nuit, des déplacements qui se font, les transports de marchandises qui se font. On est obligé de surseoir à ça. Ça a profondément bouleversé le mode de vie des communautés ».
« Vous voyez une commune comme Karimama qui est vraiment prise en tenaille par la situation. Déjà les mercredis, on sent une animation dans les environs de Karimama parce que le marché de Karimama commence par s’animer le jeudi ; le vendredi il y a le marché de Karimama. Il y a un important marché de bétail là-bas. Donc les bouviers doivent faire un mouvement pour amener les bêtes. Avec les restrictions, ça a sérieusement entamé les activités ». Jeannot Cocou Francisco estime qu’en raison de la menace terroriste, les restrictions se justifient et les populations doivent s’adapter.
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