Bénin

Chronique : Réhumanisation de l’homme en 2021

L’investigateur 2/01/2021 à 14:38

Masqués, nous sortons de 2020. Masqués, nous entrons en 2021. Inhumain. Et le bon sens nous commet à la tâche de rétablir l’humain. Hors masque. En proximité et convivialité. Nous réhumaniser de toute urgence, alors même qu’épidémiologistes et infectiologues ne nous promettent pas pour les douze mois à venir les roses de Sainte Thérèse de Lisieux, mais les épines de la couronne de douleur du Christ en croix. Pire qu’en 2020.

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Il nous faut donc cultiver une détermination hors norme pour entrer en réhumanisation, alors même que le laboratoire burkinabé qui, après moult essais cliniques réussis, vient de certifier l’efficacité et l’innocuité de l’Apivirine, subit les foudres de la Grande Médecine et de la Grande Pharmacie avec menace de poursuites judiciaires. Parce que le Bénin avec son Apivirine pour contrer la pandémie, Madagascar avec son Covid-Organics pour contrer la pandémie, font sourire les savants au long cours, au motif que « de la Galilée, il ne sort point de prophète » (Jn., 7/52), et qu’on ne saurait ajouter foi aux trouvailles de ces bantoustans accusés d’office de chanter faux, alors même qu’ils chantent sans doute juste avec leurs potions nouvelles et scientifiques émanées de la phytothérapie millénaire des bonnes grands-mères d’Afrique. Mais les Béninois peuvent se révéler surprenants. Voilà un peuple qui, alors même que ses poulaillers atteignent rarement la taille d’une niche ou d’une voiture 2CV, tient pour intelligent et sensé, quand on a perdu un cheval, d’aller le chercher aussi dans le poulailler, sous prétexte que, en situation de détresse, l’on ne sait pas à l’avance où se cache le salut.

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Or donc, il est au Bénin un bourgeon d’espérance pour notre réhumanisation en 2021 : c’est une enquête scientifique voulue par l’autorité compétente, et dont les résultats sont scellés afin que les Béninois ne se lassent pas sur le chantier mondial des gestes-barrières déshumanisants. L’enquête révèle que 75% des Béninois testés positifs au Covid-19 travaillent sous climatiseur et roulent souvent en voitures climatisées ; ils vivent donc en vase clos refroidi. De ce fait, dit-on, ces mal-ensoleillés accuseraient un important déficit en vitamine D, fournie à profusion par le soleil accueilli à ciel ouvert, à l’air libre. Cette vitamine D serait, dit-on, un antidote puissant au Covid-19. Assertion confortée par le fait que, depuis le mois de décembre 2020, avec l’arrivée de l’harmatan et son vent sec et froid qui atténue de beaucoup les ardeurs du soleil, le Covid-19 connaît un regain de vie dans le Département du Borgou où l’harmatan se fait plus glacial qu’ailleurs au Bénin. L’on dit aussi que, dans l’hémisphère nord de la planète, l’hiver serait propice au Covid-19 à cause de la raréfaction du soleil. Il est dès lors possible d’établir que le soleil, protecteur de toute vie sur la terre, est capable d’en découdre avec le Covid-19, destructeur de la vie de l’homme. De par sa teneur en vitamine D seulement ou en quelque chose d’autre encore ? Chercher et trouver.

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S’il avait été évident que l’ensoleillement des corps était le seul remède au Covid-19 et à ses mutations, le Bénin aurait donné le coup d’envoi de notre réhumanisation. Mais il reste vrai que les résultats de son enquête constituent une piste à explorer, sans doute, un bourgeon à observer, sans doute. Comme il reste vrai que la tâche à faire pour notre réhumanisation requiert de tout chercheur le décuplement du regard qui lui est, en principe, familier : « Creusez, fouillez, bêchez : ne laissez nulle place / Où la main ne passe et repasse », conseille aujourd’hui encore La Fontaine. La tâche de notre réhumanisation requiert de tout chercheur le décuplement de l’attention qui lui est, en principe, familière : « Ecoute les autres, /Même les plus ennuyeux et les plus ignorants. / Eux aussi ont quelque chose à dire », conseille aujourd’hui encore l’auteur inconnu de DESIDERATA. La seule tâche qui requière la réflexion et l’action de tous en 2021, c’est la réhumanisation de l’homme.

Par Roger Gbégnonvi




 
 

 
 
 

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