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Kérékou. L’Afrique de l’Ouest à l’épreuve du terrorisme : Cas du Bénin et du Mali

L’investigateur 16/01/2022 à 16:10


L’Afrique de l’Ouest à l’épreuve du terrorisme et du Djihadisme : Cas du Bénin et du Mali
 Partie 2-

En 2013 déjà, dans le magazine panafricain LES AFRIQUES, en sa parution de février, j’avais prédit que la Guerre au Mali sera longue et difficile à gérer en raison même de la nature du conflit et de l’ennemi, et de la géopolitique régionale. J’en avais appelé à une coalition internationale sous mandat de l’ONU pour y mettre fin.

Combattre le terrorisme n’est pas chose aisée et simple. Surtout lorsqu’il s’agit du terrorisme international. Combattre le djihadisme (forme radicale du djihad, de la guerre sainte, qui prône le recours au combat armé, terrorisme islamiste) est encore plus compliqué. Je ne sais pas s’il y’a un État dans le monde qui soit arrivé à éradiquer seul et complètement la menace terroriste. Revisitons rapidement quelques conflits irréductibles à fort contenu djihadiste. Israël, l’une des plus puissantes armées au monde, est toujours confronté au fondamentalisme palestinien depuis 1948. Le conflit kurde en Turquie - une puissance militaire sous-régionale - date de 1984 et il perdure toujours. L’armée russe a connu une défaite cuisante en 1989, après 10 années de guerre en Afghanistan devenu le sanctuaire du terrorisme après les attentats du 11 septembre 2011. Et récemment, les USA ont dû replier de l’Afghanistan en laissant le champ libre aux Talibans pourtant reconnu et fiché organisation terroriste. À côté, la plus grande armée de l’Afrique, l’armée nigériane, n’est pas arrivée à mettre un terme aux exactions de Boko haram.

En général, les groupes terroristes sont des acteurs transnationaux qui n’ont ni territoire, ni armée conventionnelle et qui disposent de financement international. Ils mènent une guerre contre des armées régulières, se déplacent la nuit quand tout le monde dort, utilisent les civils comme boucliers et font usage d’attentats pour se faire entendre. Ils n’ont ni visage, ni adresse et se fondent facilement dans la population ; ils sont pratiquement invisibles. Il faut ajouter que ces groupes

disposent d’un support idéologique de propagande composé de jargon pseudo religieux et philosophique pour justifier leur djihad (effort du musulman sur le droit chemin, guerre sainte), procéder à des recrutements massifs auprès de la jeunesse désœuvrée et endoctriner leurs soldats qui ne craignent pas la mort au nom d’une foi.

Il ne faut pas considérer le conflit au Mali comme étant donc un simple conflit national. C’est un conflit complexe aux relents intégristes sous-jacents dans un pays dont la population est composée à 90% de musulmans. Abstraction faite de la lutte pour le contrôle des ressources minières et du sous-sol dont le Mali et la bande du Sahel regorgent.

La crise malienne a donc des implications religieuses et culturelles, sous-régionales, voire internationales ! Pour preuve, on signale la présence à côté d’Ansar Dyne et du Mujao, de AQMI, c’est-a-dire d’Al Qaida au Maghreb Islamique. Et la présence de force militaire de la sous région, de la France, de la Russie actuellement et certainement de nombreux marchands d’armes, contrebandiers et trafiquants internationaux, donne à cette crise malienne une dimension internationale. Il s’agit bel et bien de terrorisme international.

Or, depuis les attaques du 11 septembre 2001 à New York, la réponse contre le terrorisme international est la force internationale. Aux grands maux, les grands remèdes ! A suivre !




 
 

 
 
 

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