Dans un post publié sur son compte Facebook, ce 1er janvier 2024, le député Dakpè Sossou a vivement critiqué la proposition de loi d’amnistie, présentée à l’Assemblée nationale par les élus du parti Les Démocrates. Il qualifie la démarche de "grossière", mettant en lumière l’absence de la recherche de consensus autour de cette proposition de loi par ses collègues de l’opposition.

Le député de la 18è circonscription électorale souligne que, selon lui, l’amnistie nécessite un consensus politique, une condition qui semble-t-il, n’est pas remplie autour de cette proposition de loi du parti Les Démocrates. "Aucun des autres partis représentés à l’Assemblée Nationale n’a été approché en vue de requérir son soutien dans le cadre du vote d’une telle loi", a-t-il déploré. Dakpè Sossou affirme que la loi d’amnistie ne devrait pas porter sur des individus spécifiques mais sur des faits généraux, communs et identiques.

"Une telle loi doit avoir pour objet des faits précis, communs et identiques qui, au mieux des cas, peuvent être circonscrits dans le temps. Curieusement, nos amis veulent amnistier par l’entremise d’une même loi des faits de terrorisme, de détournements de fonds publics, de tentative d’assassinat, de blanchiment de capitaux, certains ayant été commis en 2021 et d’autres avant 2016,… des faits qui ne concernent que quelques personnes nommément visées pendant que d’autres citoyens béninois purgent leurs peines conformément aux prescriptions législatives", a-t-il relevé.

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"En cela, le Président Boni Yayi m’a tout l’air d’un rigolo. Je refuse de croire, eu égard à sa culture qu’il puisse ignorer cette réalité législative. Je refuse de croire que les Députés du parti Les Démocrates ainsi que leurs avocats puissent ignorer ce principe législatif", a-t-il ajouté. Par ailleurs, Dakpè Sossou accuse Les Démocrates d’instrumentaliser la détention de certains individus pour gagner la sympathie des populations, remettant en question leur véritable intention de voir ces personnes libérées.

"Les Démocrates utilise la souffrance de Madougou et Aïvo pour tenter de rallier d’éventuels électeurs émotifs à leur cause. La réalité est qu’il n’existe chez le Président Yayi ainsi que la plupart de ses partisans aucune intention véritable de voir Madougou hors des murs de sa prison. (...) Mais tous les jours, ils viennent distraire les Béninois de ce spectacle qui ne mérite plus aucune attention. Heureusement que le Président Talon n’est pas con. Il sait mieux que quiconque que les Béninois attendent de le juger sur la base des résultats", a-t-il écrit.

Dans son argumentaire, le député rejoint d’une certaine manière, la position du chef de l’État, qui a indiqué récemment qu’une telle proposition de loi ne pouvait prospérer.