Bénin

Gabriel Laurex Ajavon : « Si la production du coton a doublé, il doit avoir de répercussion sur l’économie du pays ».

L’investigateur 7/09/2020 à 10:08

A la faveur d’un entretien qu’il nous a accordé, le vice-président du Parti la Flamme Renouvelée (PFR), Gabriel Laurex Ajavon revient sur la sortie médiatique de l’ancien premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou dans l’émission « Le grand invité de l’économie », sur RFI. Il a donné son point de vue sur la sortie du challenger au second tour en 2016 à Patrice Talon et en profite pour aborder l’actualité nationale.

Monsieur Gabriel Laurex Ajavon, l’ancien premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou a été reçu dans l’émission « Le grand invité de l’économie » du vendredi 04 août 2020 sur RFI. Au cours de son passage, il a évoqué des indicateurs concernant l’agriculture au Bénin et ça alimente la polémique depuis des jours. Que pensez-vous de la sortie de M. Lionel Zinsou ?

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Gabriel Laurex Ajavon : En effet, j’ai suivi en direct, l’émission qui a duré environ 48 minutes. Je ne sais pas de quoi les gens se plaignent. Je ne sais pas ce que M. Lionel Zinsou a dit et qui n’est pas vrai. Je voudrais poser une question ou plutôt deux questions à ses détracteurs. Est-ce que de 2016 à 2020, la production de coton n’est pas passée de 350 mille tonnes à 700 milles tonnes ? Si c’est vrai, pourquoi il y a des débats et qu’en est-il des autres produits : anacarde, maïs, soja ect… ? Si la production, en occurrence du coton et celle des autres produits a doublé, cela doit forcément se répercuter sur la croissance économique du pays. Peut-être que ceux qui font des débats veulent dire que cette richesse est mal répartie, sinon, dire que ce que le grand frère Lionel Zinsou a dit, est faux, je pense qu’il n’y a pas de discussion à ce niveau. Moi je pense que le problème qui se pose, est celui d’un diagnostic. Quand le diagnostic est mauvais, le remède ne pourra jamais être bon et ceux qui sont en train d’attaquer sans preuve ou même en ayant les preuves qui confortent M. Lionel Zinsou dans son argumentaire, sont en déphasage avec la réalité.
En revanche, moi je suis du seul parti de l’opposition. Le Parti de la Flamme renouvelée et je n’ai pas honte de dire si le président Patrice Talon fait de bonnes choses, de le reconnaître. Dans la perspective des élections par exemple, mon parti ne dit pas à Talon de ne pas faire un deuxième mandat. C’est son droit, mais s’il y a d’autres aussi, qu’ils puissent être candidats. En résumé, pour moi, le débat sur la sortie de l’ancien premier ministre qui a reconnu les performances du Bénin sous Talon n’a aucun intérêt. Est-ce que ce débat va apporter la croissance et le bonheur aux Béninois ?

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Quel bilan vous faites du mandat du président Patrice Talon qui tire à sa fin ?

C’est l’occasion de comparer deux choses. Donc si je dois comparer le bilan du président Patrice Talon à celui de son prédécesseur, Boni Yayi, je dirai que le président Patrice Talon à fait de bonnes choses, mais nous pouvons faire mieux que lui.

Et quelles sont raisons qui vous motivent ?

Prenons les choses factuelles ; le projet Bénin Taxi. Quand on prend un taxi par exemple, moi avec la moitié de ce qu’ils ont dépensé, j’aurais fait la même chose. J’aurais réduit le coût des courses 50 % rien qu’en mettant la publicité sur les véhicules et chaque voiture va rapporter 4 millions par an. Les routes qu’ils sont en train de nous faire ; nous allons faire la même chose avec 50 % du budget consacré pour cela. L’agriculture, nous allons procéder autrement. Ce qu’on appelle les cultures de courte et longue durée. Aujourd’hui, il y a des cultures que vous pouvez récolter 3 fois dans l’année, celles-là, il faut les distinguer des cultures de longues durées. Par exemple le teck, le palmier à huile, les cocotiers ainsi de suite ect… Nous n’allons pas gérer comme il est en train de gérer aujourd’hui parce que nous avons la boussole. Malgré ce que nous disons, le président Patrice Talon quant à lui, le fait, mais mieux que Boni Yayi et son ancien ministre de l’économie Komi Koutché Koumi, tous deux réunis. Entre la gestion des deux, il n’y a pas photo. Aujourd’hui, on ne peut plus aller émarger sans travailler, il y a des anomalies qui n’existent plus aujourd’hui.

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Moi, je pense qu’il faut plutôt apporter des solutions ; chercher à savoir ce qu’on fait de toutes ses économies au lieu de critiquer tout le temps. Parce que sur plusieurs plans, il y a eu des économies. Les ponts péages ont doublé ; qu’est-ce que ça a donné ; qu’est-ce qu’on fait avec ses revenus ?

Quels sont vos rapports avec les partis de la mouvance ?

Je considère juste aujourd’hui que nous sommes le seul parti de l’opposition, parce que ces partis de la mouvance et ceux qui se réclament de l’opposition ; ce sont eux qui ont voté les lois entre 2015 et 2018, difficilement applicables aujourd’hui. Car en ce moment, le président Patrice Talon n’avait pas la majorité au parlement. Il n’y avait que des députés Fcbe et tout le reste. C’est dire que ceux qui se réclament aujourd’hui de la mouvance ou de l’opposition, ils sont les mêmes. Le seul point que ceux qui se réclament de l’opposition ont en commun est le départ de Patrice Talon, s’il part du pouvoir demain matin à huit heures, avant 17 heures ils vont s’entretuer.
Dans quelques mois, le Bénin ira aux élections présidentielles. Où en êtes-vous pour les préparatifs au PFR ?
Vous savez, un peu partout sur le territoire national, il y a des gens qui suscitent ma candidature. Mais personnellement au moment opportun, j’aviserai. Ce qui est sûr, Ie PFR aura un candidat aux prochaines élections présidentielles ; et je demande au président Patrice Talon de sauter le verrou de parrainage parce qu’il ne pourrait pas avoir d’élection s’il est le seul en lice. Si le président de la République aime son peuple, il doit tout faire pour sauter ce verrou de parrainage pour permettre à ceux qui le désirent d’y participer. S’il a un minimum de sentiment pour son pays je sais qu’il ne va pas laisser son pays sombrer dans ce cafouillage.

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Que pensez-vous des candidatures indépendantes qui s’annoncent ?

Je pense que tout le monde peut être candidat. Moi, je suis zen. Je suis serein. Je sais que j’ai la boussole et qu’aujourd’hui, je ne veux pas désacraliser le fauteuil présidentiel, parce que ce n’est pas celui qui est assis dedans qui est sacré ; c’est l’aspect sacré du fauteuil qui rend celui qui est assis dedans comme ça.
Pour terminer mes propos, je dirais à mes sympathisants que nous avons la boussole ; les choses se passeront comme Dieu veut et que ça se passe pour ceux qui prétendent être de la majorité tout comme ceux de l’opposition.



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