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Crise au Niger : voici pourquoi les États-Unis ne privilégient pas une intervention militaire à Niamey

L’investigateur 17/08/2023 à 09:31

L’intervention militaire au Niger annoncée par la CEDEAO, ne fait pas l’unanimité au niveau des grandes puissances, qui soutiennent l’organisation sous-régionale dans ses actions, pour la restauration de l’ordre constitutionnel dans le pays. Les États-Unis ne veulent pas soutenir une telle opération.

Washington prend le contre-pied de la France, qui se dit prête à soutenir une intervention militaire des pays de la CEDEAO au Niger. Les Américains ne veulent pas d’une opération militaire à Niamey. Ils insistent sur l’importance de la diplomatie pour trouver un accord avec la junte militaire. Pour eux, il s’agit toujours d’une tentative de coup d’État dans la mesure où Mohamed Bazoum n’a pas encore signé une lettre de démission. Et l’option diplomatique pourrait contribuer à baisser la tension entre les différentes parties.

Les États-Unis comptent sur un homme important dans le dispositif du général Abdourahmane Tchiani, pour mener les discussions. Il s’agit du général Moussa Salaou Barmou, nommé chef d’état-major des armées par le nouvel homme fort du pays. Formé à Washington, il peut servir d’intermédiaire entre le gouvernement américain et le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Dans ce sens, il a accueilli l’expérimentée diplomate Victoria Nuland, le lundi 7 août, pour des entretiens qualifiés de francs et difficiles, selon les informations.

Lire aussi : [Au Togo : les sanctions de la Cédéao contre le Niger sont mises en application>https://www.linvestigateur.info/?Au-Togo-les-sanctions-de-la-Cedeao-contre-le-Niger-sont-mises-en-application&var_mode=calcul]

A un peu plus d’un an des élections présidentielles (2024) aux États-Unis, Washington mise sur la diplomatie pour éviter une nouvelle guerre, sur un nouveau territoire. Après le départ piteux des soldats américains d’Afghanistan en août 2021 et les financements pour soutenir l’Ukraine, un soutien à une intervention militaire au Niger peut faire perdre des électeurs à Joe Biden. Aussi, les États-Unis ne veulent pas remettre en cause, leur engagement militaire dans la région du Sahel. Le pays dispose de trois bases militaires au Niger qu’il souhaite préserver, après avoir investi plusieurs centaines de millions de dollars dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

A partir de la base équipée de drones armés MQ-9 Reaper, près d’Agadez, les Américains surveillent les groupes djihadistes au Sahel, au Mali ou au nord du Nigeria, mais ils ont aussi un œil sur la Libye et l’Algérie, explique une experte de l’Institut de veille et d’étude des relations internationales et stratégiques (Iveris). Le moyen de pression de Washington pour obliger les putschistes à partir demeurent les sanctions.




 
 

 
 
 

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