Afrique
Côte d’Ivoire : un média français critique le discours d’investiture de Ouattara
Le journal Le Monde n’a pas du tout été tendre avec le président de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara. Son discours est qualifié de va-t-en-guerre et ceci pour des raisons bien déterminées.
Pour ce média français, Ouattara a fait son show le samedi 22 août 2020 lors de son discours d’investiture. Une allocution d’ailleurs, épinglée du point de vue contenu.
En effet, Alassane Ouattara a fait un discours qualifié de va-t-en-guerre. Vantant son bilan au passage, il a mené une démonstration et a accusé l’opposition de fomenter les violences qui émaillent le pays.
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« La chaleur était écrasante dans le stade Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan. Outre les effets du soleil d’août, le lieu était surchauffé aussi par des dizaines de milliers de militants du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) – parti au pouvoir – venus assister à l’investiture de leur candidat, le président Alassane Ouattara (ADO) ».
Au passage, le président Alassane Ouattara s’est félicité de son bilan avant d’essayer de répondre aux nombreuses interrogations suscitées par sa candidature. Il est vrai que depuis l’annonce le 6 août, le pays a enregistré des violences et des tensions. Pour toucher ses interlocuteurs, il a démarré son discours par la minute de silence en l’honneur de celui qu’il appelle encore aujourd’hui son « fils », l’ancien Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, décédé brutalement d’un infarctus le 8 juillet 2020.
Homme de confiance d’Alassane Ouattara durant près de trente ans, M. Coulibaly était son successeur désigné, celui qui devait prendre la relève. En réponse évidemment aux curieux, il dira que sa volte-face est motivée par le décès inattendu de Amadou Gon Coulibaly. C’est en raison de ce funeste événement, qualifié de « cas de force majeure » qu’il a dû revenir sur sa promesse du 5 mars dernier de renoncer à la présidentielle d’octobre prochain.
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Cette décision avait été alors unanimement saluée par la classe politique ivoirienne. Mais là, estimant aujourd’hui « qu’il était difficile dans ce calendrier très serré de quatre semaines d’organiser des primaires pour désigner un candidat de substitution qui fasse l’unanimité au sein du parti », l’homme a qualifié sa décision de rempiler pour un troisième mandat, de « sacrifice ».
A l’opposé de l’image d’un président « moderne » qu’il incarnait à travers son renoncement au 3ème mandat, le retour en course, jugée inconstitutionnelle par l’opposition et de nombreux observateurs, cristallise en effet les tensions.
Rappelons que la tension demeure parce que juste quelques heures après son investiture, samedi dernier, des magasins, un collège et une la gare routière ont été vandalisés dans la capitale ; des échauffourées ont eu lieu à Bonoua (sud-est), fief de l’ex-première dame Simone Gbagbo, et à Gagnoa, ville natale de son époux Laurent Gbagbo.
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