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Madougou : voici les faits marquants des 03 années de l’ancienne ministre en prison

L’investigateur 4/03/2024 à 13:12

Interpellée au sortir d’un meeting de l’opposition sur le pont de Porto-Novo et emprisonnée depuis lors, l’ancienne ministre de la justice, Reckya Madougou vient de boucler trois (03) ans en prison. Son parti, Les Démocrates souhaite toujours sa libération tout comme ses avocats. Mais …

03 Mars 2021-03 Mars 2024. Cela fait exactement trois années que l’opposante béninoise, Reckya Madougou séjourne derrière les barreaux. Interpellée après un meeting de l’opposition à Porto-Novo, elle sera poursuivie pour avoir participé « à un projet d’assassinats politiques visant à perturber la présidentielle béninoise du 11 avril 2021 après le rejet de sa propre candidature », selon le procureur de la Criet. Dès lors, l’ancienne conseillère spéciale chargée de la microfinance du président togolais Faure Gnassingbé, est poursuivie pour « association de malfaiteurs et terrorisme ». Le 11 décembre 2021, elle a été jugée et condamnée par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), à 20 ans de réclusion et une amende de 50 millions de francs, puisque reconnue coupable de « complicité d’actes terroristes », selon la Criet.

Bien avant sa condamnation, ses avocats ont, le lundi 23 juillet 2021, saisi le groupe de travail des Nations Unies, pour se plaindre de ses conditions de détention jugée arbitraire. « La personne que nous défendons est dans un état extrêmement fragile, isolée sans possibilité d’avoir droit à une procédure équitable », avait affirmé Me Antoine Vey.

Au sujet des plaintes des avocats sur les conditions de détention de leur cliente, le conseil a effectué une sortie médiatique le 17 mars 2021. Mais la réplique du côté du gouvernement a été assurée par le ministre de la communication de la poste et porte-parole du gouvernement d’alors, Alain Orounla qui soutenu qu’« une prison n’est pas un hôtel 5 étoiles ».

En gros, Pour ses avocats, tout se passe comme si Reckya Madougou est isolée. « Pas d’accès au téléphone, pas de radio, pas de télévision… une visite trois fois par semaine de sa mère qui, elle, ne peut qu’échanger sacs plastiques avec de la nourriture et à qui elle n’a pas le droit de parler… », avait dénoncé son conseil. Et fort heureusement, pour les avocats, dans sa réponse de novembre 2021, le Groupe de travail de l’ONU a exigé la libération de l’opposante.

Toujours en prison malgré l’avis du Groupe de travail de l’ONU

« Les termes de l’avis rendu le 2 novembre par le groupe de travail de l’ONU, sur la détention (...), étaient sans ambiguïté : l’organisme onusien juge que « la privation de liberté de Reckya Madougou est arbitraire ». Il demande donc au gouvernement béninois de « libérer immédiatement » l’opposante béninoise qui s’était lancée dans la course à la présidentielle d’avril 2021, face à Patrice Talon avant de voir sa candidature rejetée par la Commission électorale nationale autonome (CENA), faute d’un nombre suffisant de parrainages », ont estimé les experts. C’était le vendredi 23 juillet 2021, que ses avocats ont écrit au Groupe de Travail de l’ONU. Le document confidentiel, consulté, a été envoyé aux Nations-Unies et visé, selon les informations, par les avocats Nadine Sakponou, Renaud Agbodjo, Victorien Olatundji Fadé, tous les trois du barreau béninois, Antoine Vey et Mario-Pierre, avocats au barreau de Paris.
En outre, dans une tribune relayée par la presse française et des questions au gouvernement au Palais Bourbon, des parlementaires français de Gauche avaient aussi exigé de leur Président Emmanuel Macron, une discussion franche avec son homologue béninois, Patrice Talon, sur la question des Droits de l’Homme et des Libertés Individuelles. Notamment les cas Reckya Madougou et Joël Aïvo. Ils l’ont exigé avant la visite du président français au Bénin les 26 et 27 juillet 2022.

80 députés français s’étaient mis dans la danse

Au total, 80 députés de l’opposition française ont profité du passage du Chef de l’Etat français Emmanuel Macron à Cotonou pour soulever les préoccupations relatives aux libertés politiques et individuelles au Bénin. C’est sous l’élan de l’élu EE-LV et ex-LREM du Rhône, d’Hubert Julien-Laferrière, que près de 80 parlementaires ont, dans une lettre adressée au Président de la République française, alerté et informé sur les difficultés politiques relatives à certains prisonniers, notamment en ce qui concerne le cas de l’ancienne Ministre et Garde des Sceaux Reckya Madougou.

Des semaines et mois après …

Malgré les doléances formulées par les uns et les autres dans l’optique que l’ancienne ministre recouvre sa liberté, les lignes n’ont pas bougé. Pas de grâce présidentielle dans ce sens. La proposition de loi spéciale portant amnistie introduite au parlement par son parti, Les Démocrates, a été rejetée par la commission des lois. Il reste son affectation en plénière pour que le rejet soit définitif. Mais sur le tableau de bord, les voyants sont, en ce qui concerne l’aboutissement de ladite proposition de loi, au rouge. Pour s’en convaincre, lors d’une audience accordée aux Démocrates conduits par l’ancien président Boni Yayi, le Chef de l’Etat Patrice Talon a été clair. « Je ne compte pas gracier Madougou », avait déclaré le Président de la République, le 29 novembre 2023.




 
 

 
 
 

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