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8 ans de Talon au pouvoir : « La vie est devenue très difficile ... », selon un avocat proche de l’opposition

Deo Gratias HOUNKPATIN 8/04/2024 à 11:41

Me Aboubacar Baparapé, président de l’Organisation de Défense des Droits de l’Homme et des Peuples (ODHP), livre un constat alarmant sur la situation des droits de l’homme au Bénin après huit années de gouvernance de Patrice Talon. Dans un entretien, il pointe du doigt un recul flagrant des libertés fondamentales, notamment le droit à la vie et la liberté d’expression.

L’avocat a dressé un tableau de multiples atteintes aux droits de l’homme dans différents domaines. Sur le plan médiatique, il souligne la suppression de certains médias. Il estime que "l’économie est mise sous boisseau et le droit à la vie consacré par notre Constitution est devenu un gros problème. Le problème de survie, le panier de la ménagère s’amenuise de jour en jour et il n’est plus secret pour personne que la vie est devenue très difficile pour les ménages", dit-il.

Pour Me Aboubacar Baparapé, sur le plan social, le droit de grève est bafoué, et sur le plan politique, les libertés fondamentales sont confisquées. A en croire ses propos, la liste des violations des droits de l’homme est longue, avec des centaines de détenus politiques et des exilés contraints de quitter leur pays. Les droits les plus violés selon le Président de l’ODHP sont le droit à l’expression, de manifester et de participation des partis politiques à la vie politique.
Il dénonce un arsenal législatif mis en place pour réprimer toute dissidence, notamment le Code pénal et les lois sur les attroupements, ainsi que le code numérique, l’instauration du quitus fiscal et des récépissés pour la participation aux élections.

Les origines du mal et comment relever la tête

En ce qui concerne les raisons du recul des droits humains, l’avocat pointe du doigt, l’impunité généralisée, où les responsables des violations des droits de l’homme ne sont pas tenus pour responsables. Il donné pour l’exemple de la période révolutionnaire sous le régime du Général Mathieu Kérékou ou les personnes ayant été coupable de violation des droits de l’homme n’ont jamais été punies. Me Aboubacar Baparapé dénonce également la démocratie de façade qui favorise la corruption et l’achat de votes, au détriment de la véritable participation citoyenne.
Selon les explications de l’homme de droit, la solution à ces problèmes réside dans l’organisation et la mobilisation populaire. "Il faut une organisation solide, qu’il ait de véritable leader, courageux et que le peuple soit réceptif au message qui est envoyé par les leaders. Mais aujourd’hui, l’électoralisme qui est prôné par certains partis d’opposition a eu ses limites. Sans une organisation structurée, solide donc qui indique la direction au peuple, qui sort des sentiers battus, (…) il n’y a pas d’espoir. Le seul espoir, c’est l’organisation du peuple", a-t-il confié à Le Patriote.
Faut-il le rappeler, Me Aboubacar Baparapé est proche de l’opposition et a défendu d’ailleurs des détenus du parti Les Démocrates, interpellés au lendemain de la présidentielle d’avril 2021.




 
 

 
 
 

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