Société

En France, le tribunal d’application des peines a ordonné, ce vendredi 15 novembre 2024, la libération conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah, militant pro-palestinien, après 40 années de détention. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité entre 1986 et 1987 pour complicité d’assassinat de deux diplomates – un Américain et un Israélien – il est désormais sur le point de quitter la prison.

« Par décision en date du jour, le tribunal d’application des peines a admis Georges Ibrahim Abdallah au bénéfice de la libération conditionnelle à compter du 6 décembre prochain, subordonnée à la condition de quitter le territoire national et de ne plus y paraître », précise le Parquet national antiterroriste (PNAT), qui a toutefois annoncé faire appel de cette décision.

Une victoire judiciaire et politique

Pour Jean-Louis Chalanset, avocat de Georges Abdallah, cette décision constitue déjà une avancée significative, malgré l’appel du parquet. « C’est une victoire à la fois politique et judiciaire, même si le parquet fait appel », a-t-il déclaré sur RFI.

L’écrivaine Annie Ernaux, Prix Nobel de littérature et fervente partisane de la libération de Georges Abdallah, a également réagi avec émotion :
« C’est formidable parce que cela fait plusieurs années que je suis l’histoire et le parcours de Georges Ibrahim Abdallah, et que je vois à quel point il y a un déni de justice. À chaque fois, sa demande de libération était rejetée pour des raisons totalement politiques. C’est effrayant. Je ressens un sentiment extraordinaire de libération, et j’espère qu’il pourra retourner au Liban. »

Elle a par ailleurs exprimé ses craintes : « J’ai peur qu’une nouvelle entrave soit décidée par le gouvernement français, sous influence, dans le contexte actuel où la Palestine et Gaza subissent les bombardements. Georges Abdallah reste perçu comme un ennemi, ce qui est effrayant. »

Un parcours controversé

Âgé de 33 ans au moment de son arrestation, Georges Ibrahim Abdallah était le cofondateur des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), un groupuscule marxiste prosyrien et anti-israélien ayant revendiqué plusieurs attentats, dont quatre mortels, en France en 1981-1982. Ces actes ont eu lieu dans un contexte de guerre civile au Liban.

Selon le journal Libération, le soutien à la libération de Georges Abdallah, longtemps limité à l’extrême gauche, s’est progressivement élargi. En octobre dernier, dans une tribune publiée par L’Humanité, Annie Ernaux avait qualifié Georges Abdallah de « victime d’une justice d’État qui fait honte à la France ».

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L’investigateur

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