Bénin
Jijoho Adéwalé Padonou : dernier hommage exceptionnel de Thierry Dovonou à l’illustre disparu
24 Août 2022, un baobab vient de se coucher définitivement
Franchement, je ne sais pas par où commencer mes hommages à titre posthume au Ministre Charles Léonard Jijoho Adéwalé PADONOU. D’ailleurs, je ne sais pas rendre hommage à titre posthume parce que c’est le moment où apparaissent les hypocrites, les "gombophages"….. Nommé le 09 avril 1996, il était le 24eme ministre de l’éducation/Enseignement sur les 51 ministres l’éducation/Enseignement que le Bénin a connu en 62 ans d’indépendance. Il a été dégommé le 15 mai 1998. Ce jour-là, tous les béninois patriotes ont dit que l’éducation nationale vient de faire un accident avec des blessures graves accompagnées de fractures multiples que les Forums sur l’éducation (du Président Boni YAYI) n’ont pas pu résorber. Bien sûr les "Gombophages" que Monsieur PADONOU avait empêché de manger avaient comploté pour son départ dans des intrigues dignes de films sur la mafia sicilienne (Cosa nostra) sous Totorino. . Ceux qui l’ont combattu, reconnaissent aujourd’hui ses qualités exceptionnelles de patriote et meneur d’Homme.
Sur les 51 ministres de l’éducation, 7 ministres m’ont vraiment marqué positivement : Vincent GUEZODJE, Rafiatou KAKIMOU, Vicentia BOCO, Bernadette AGBOSSOU SOUHOUDJI, Jean CHABI OROU, François ADEBAYO ABIOLA et PADONOU Jijoho Adéwlé.
En deux ans de ministère, il a fait un travail de Titan. Beaucoup d’hommage ont fait des rappels.
PODONOU Jijoho Adéwalé est un patriote, un panafricaniste. A la fin de ses jours, il n’aime plus qu’on l’appelle Léonard. Sur son acte de naissance comme l’a dit sa jeune sœur (à l’église Sainte Anne le Mercredi 24 Aout 2022), il y avait un autre prénom : Charles. Ce prénom sentant trop De Gaulle et le colon, il l’a rejeté. Vous ne verrez aucun acte signé par lui avec ce prénom.
Jijoho Adéwalé, c’est des valeurs, c’est le don de soi à l’infini. Ses ennemis l’ont reconnu. (…)
Tout a été dit sur lui. Mais, je voudrais faire un témoignant sur sa lutte contre la corruption. Le Dimanche 22 Décembre 1996, il était à la Messe, à l’église Saint Anne d’ATTAKE. Il a dit à son Garde du corps le Gendarme et GIGN Daniel AHOUANSE d’aller me prendre à Ouando. Il voulait avoir en urgent une explication sur la fiche que je lui ai laissée à la maison sur mes investigations au sujet de la Réfection de la Faculté des Sciences et Techniques et des équipements à acheter pour la FAST. Nous sommes partis chez lui. Il a écouté mes explications. Il a dit à la fin : « Il faut dire au Doyen AHOUANGONOU que les travaux de réfection vont commencer début janvier et les équipements seront là dans 2 semaines.
Il a l’habitude d’escorter tous ses visiteurs grands et petits. Enon Do mè (ici en fongbé). En voulant me « do », nous tombons dehors sur un homme. Le Ministre dit : « Proviseur, que cherches tu ici ». L’autre commence par se gratter la tête en me regardant et en regardant alternativement le ministre. Ayant compris que le proviseur (d’un lycée technique agricole) ne voulait pas parler devant moi, j’ai fait un écart de 5 mètres vers ma moto. Le Ministre (très sportif) me retient par le bras. Il dit au visiteur : « c’est DOVONOU Thierry, ancien Président du Comité des Résidents de l’UNB. Tu peux parler devant lui »
Après avoir gratté la tête 2 mn, il finit par dire. « Monsieur le Ministre, comme c’est la tradition chez nous dans les lycées techniques, je vous ai amené de quoi fêter ». Tout en disant cela, il avançait vers une camionnette « bâchée » Peugeot derrière laquelle il y avait un chauffeur et un ouvrier prêts à décharger les choses (des vivres du PAM). (…) Venez voir la colère du Ministre PADAONOU. Sans qu’il ne dise au Proviseur de démarrer, le proviseur a pris le volant à la place du chauffeur et a démarré en trombe en laissant des trous de 25 cm de profondeur dans le sol et la moitié du caoutchouc constituant les pneus du véhicule dans ces trous.
Le lundi 23 décembre, une équipe de contrôle est parti dans le lycée. Une semaine après, le Proviseur est déchargé. Le projet d’autonomisation des lycées internats par la production d’œuf, de viande…est né dans la tête du Ministre à partir de cet incident. Son ambition : le Bénin doit se passer des vivres du PAM.
Je ne rappellerai pas sa lutte contre le vol de Gazole des cars estudiantins (avec l’aide du D/CENOU Clément LOGBO) et les péripéties de la lutte bracageuse qui l’a opposée à un recteur lorsqu’il a décidé de faire construire la route pavée guérite-CPU-garage des bus. Il avait dessaisi les civils au profit du génie militaire (Etat béninois a pu faire 300 millions d’économie).
Nous n’allons pas rappelez la lutte d’assainissement financier, administratif... des CEG et lycée d’enseignement général avec l’aide de M Victorin Vidjinanngni GBENOU.
Cher Papa Jijoho Adéwalé, dormez en paix.
SG DOVONOU Thierry
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