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« Il m'a touché les seins et mis sa langue dans ma bouche », nouveau témoignage contre l'abbé Pierre

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24 octobre 2024 L'investigateur 1.3k Vues Temps de lecture estimé : 2 mn

Les révélations concernant les abus sexuels perpétrés par l’abbé Pierre continuent de secouer l’Église catholique. Un nouveau témoignage, diffusé lors de l’émission « Mise au Point » de la Radio Télévision Suisse, met en lumière le comportement prédateur de ce prêtre, autrefois respecté pour sa réputation.

Esther, une femme de 88 ans, de nationalité suisse et péruvienne, aujourd’hui installée à Lima, raconte un incident survenu en 1988 dans un hôtel à Genève. À l’époque, mandatée par la revue Choisir pour réaliser une interview avec l’abbé Pierre, elle se souvient d’une rencontre troublante. Selon son récit, après un bref échange d’amabilités, l’abbé Pierre aurait manifesté des intentions déplacées. "Il s’est mis à côté de moi. Debout, il s’est pressé contre mon corps. Et puis j’ai senti qu’il avait une érection." Le prêtre ne s’est pas arrêté là.

"Il m’a ensuite mis les mains sur les seins, au-dessus de mon pull. Puis il a mis sa langue dans ma bouche. Après quelques minutes, l’abbé Pierre m’a demandé : ‘Alors, est-ce que c’était aussi bien pour vous, ma petite ?’ ou ‘ma fille ?’. À ce moment-là, j’ai réagi et je suis partie en courant", a raconté Esther. Malgré cette tentative d’agression, elle avait dû revenir le lendemain pour finaliser l’entretien. "Cette fois-ci, j’ai décidé de garder mon manteau et de rester près de la porte."

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Une fois l’interview terminée, il a tout de même réussi à s’approcher à nouveau et à lui toucher les seins par-dessus ses vêtements. Esther avait déjà partagé son histoire en 2007 dans une revue péruvienne, après la mort de l’abbé Pierre, mais son témoignage n’a pas eu beaucoup d’écho. "Le Pérou est un pays pauvre, encore sous-développé. Les gens ne s’intéressent pas à ces histoires, et il y a encore beaucoup de non-dits concernant les abus sexuels dans l’Église. Et puis l’abbé Pierre n’est pas très connu ici."

Si Esther choisit d’en parler à nouveau, c’est pour dénoncer le silence de l’Église. "Il faut que cela se sache, parce que c’est impardonnable, surtout maintenant que je connais les autres histoires d’agressions par l’abbé Pierre. Mais le pire, à mon avis, c’est que l’Église catholique a caché cela pendant 70 ans. Je trouve cela impardonnable, surtout quand on sait qu’il n’y avait pas seulement des femmes comme moi, quinquagénaires à l’époque, mais aussi de très jeunes filles."

Pour elle, le natif de Lyon "était un malade mental que l’Église catholique a laissé voyager et commettre des actes horribles un peu partout dans le monde."