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Bénin : les révélations d'un syndicaliste sur les réformes du gouvernement au sein des universités

L’investigateur 21/10/2023 à 14:31

Le Secrétaire général du Syndicat Autonome de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (Synares), le Professeur Gabin TCHAOU, regrette certaines réformes opérées dans l’enseignement supérieur par le gouvernement de la rupture, notamment la nomination des recteurs et des responsables d’entités et d’écoles. Il l’a dit au cours du colloque international sur le syndicalisme et la politique tenu du 09 au 11 octobre à l’Université d’Abomey Calavi (UAC) et a dévoilé le salaire de ces enseignants nommés.

Le syndicaliste a d’abord exposé les problèmes qui ne permettent pas à la lutte syndicale de prospérer au sein des universités. « Nous constatons dans nos universités que les gens veulent lutter par procuration ». Selon ses explications, les enseignants ne sont pas prêts à mener des actions face aux problèmes qu’ils rencontrent dans le milieu universitaire. Ils souhaitent que la lutte soit uniquement l’affaire des responsables des organisations syndicales. « C’est bien triste, mais ce n’est pas ça qui va décourager ceux qui ont la conviction et qui se sont engagés », a-t-il dit.

Gabin TCHAOU estime que les réformes menées dans l’enseignement supérieur sous la rupture n’ont pas profité aux universités. « Nous en sommes là quand la rupture arriva avec ses réformes. À la date d’aujourd’hui, de 2016 à 2023, nous sommes à 33 réformes opérées rien que dans les universités publiques. Mais il n’y a pas une seule qu’on peut pointer pour dire que cette réforme, voilà les acquis que nous avons pu obtenir avec ces réformes. Au contraire, toutes les réformes ont contribué à dégarnir nos universités ; manque d’enseignants, manque d’infrastructures », a-t-il déclaré dans des propos relayés par Crystal News.

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« L’année dernière, on était à 114 000 étudiants à l’UAC pour 815 enseignants. Depuis le 1er octobre passé, il y a 17 qui sont allés à la retraite à l’UAC. Dans le même temps, il y a eu près de 40 000 nouveaux bacheliers et Dieu seul sait que de ces 40 000, la moitié échoue à l’UAC. Que faire ? Les salles de cours, le manque de matériels didactiques, et que sais-je encore », a-t-il ajouté. À en croire le Secrétaire général du Synares, la réforme de la nomination des recteurs, doyens et directeurs d’école a servi à diviser les enseignants.

« Et pour couronner tout cela de leur incohérence, ce sont les nominations depuis 2019, des camarades enseignants pour ensevelir davantage la démocratie universitaire obtenue de haute lutte. Je ne suis pas contre ceux qui acceptent les nominations, mais je leur dis que c’est quand même honteux qu’on en arrive à diviser les enseignants du supérieur pour de telles miettes. Aucun enseignant d’université n’a comme salaire 2 ou 3 millions. Mais parce qu’on leur a fait de nouveaux salaires, plusieurs millions chaque mois pour le recteur, le vice-recteur, le doyen ou le directeur, le directeur adjoint ou le vice-doyen, ça a suffi pour que nos camarades abandonnent ce qui est l’essentiel », a déploré Gabin TCHAOU.




 
 

 
 
 

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