Politique

Après sa dernière sortie médiatique de février 2025, qui a fait grand bruit, c’est maintenant la tribune du Sommet de la Jeunesse Béninoise que l’ancien président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji a choisi pour se prononcer à nouveau sur des sujets sensibles.

Invité ce mardi 15 avril 2025, à opiner sur le thème « L’histoire politique du Bénin, 35 ans après la Conférence des forces vives de la Nation : quel regard de 1990 à ce jour ? », le vétéran de la scène politique béninoise a partagé son point de vue avec les organisateurs.

Pour l’ancien président de l’Assemblée nationale, 83 ans, la démocratie béninoise se porte mal depuis l’arrivée du président Patrice Talon au pouvoir.
Il a déploré notamment le manque de consensus et la politique d’exclusion du gouvernement actuel.

« J’ai présidé l’Assemblée nationale sous plusieurs présidents de la République, et nous avons toujours trouvé les voies du consensus et du respect mutuel. Mais depuis 2016, les choses ont pris une autre tournure… je n’en dirai pas davantage », a-t-il déclaré.
Partant de son propre expérience, marquée par quinze années d’exil politique à cause de son engagement contre le régime militaire d’alors, Maître Adrien Houngbédji, a insisté sur l’urgence de travailler pour le retour des exilés politiques ainsi que la libération des prisonniers politiques. Selon lui, aucune cohésion nationale durable ne peut être construite sur l’exclusion et la peur. Il a mis en garde contre les fractures sociales que ces situations créent au sein de la société béninoise.

Par ailleurs, l’ancien Premier ministre a plaidé pour la relecture du code électoral, qu’il qualifie de « verrou législatif » soigneusement pensé pour empêcher l’opposition de concourir.

« La démocratie, ce n’est pas éliminer ses adversaires en changeant les règles du jeu. Ce n’est pas choisir qui peut concourir et qui doit rester sur la touche. La démocratie, c’est permettre à toutes les forces politiques de participer librement à la compétition électorale », a dit le président-fondateur du Parti du Renouveau Démocratique (PRD).

Pour conclure, Adrien Houngbédji a invité la jeunesse à prendre ses responsabilités en jouant un rôle de veille permanente, en ce qui concerne la sauvegarde des acquis démocratiques de 1990. Il a insisté sur la nécessité d’une jeunesse vigilante, instruite politiquement et engagée pour défendre les libertés, les droits humains et l’inclusion politique.

Au Bénin, ce n’est pas pour la première fois que Me Adrien Houngbédji parle de la sorte. Lors d’une cérémonie de vœux devant ses militants le 2 février dernier, il a jeté un pavé dans la mare, en demandant au chef de l’Etat, une décrispation du climat politique et formule les mêmes exigences que l’opposition.

Les déclarations de cet allié et soutien de la majorité au pouvoir avait suscité des remous au sein de la majorité présidentielle et réjouit l’opposition.

Rappelons que le Sommet de la Jeunesse Béninoise a commencé hier au Palais des Congrès et a pris fin aujourd’hui.

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Tossou Ignace

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