Voici les raisons qui motivent le départ du Rwanda de la CEEAC

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Le Rwanda a officiellement annoncé, samedi 8 juin, son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), accusant la République démocratique du Congo (RDC) d’avoir "instrumentalisé" l’organisation à des fins politiques, avec la complicité de certains États membres.

L’annonce a été faite dans un communiqué du ministère rwandais des Affaires étrangères, au lendemain du 26e sommet ordinaire de la CEEAC, tenu à Malabo, en Guinée équatoriale. Le Premier ministre rwandais, Édouard Ngirente, y représentait Kigali.

Selon les autorités rwandaises, le droit du pays à exercer la présidence tournante de l’organisation a été "délibérément ignoré" lors du sommet, ce qui constituerait, selon elles, une manœuvre orchestrée par la RDC.

"Le droit du Rwanda de prendre la présidence tournante (...) a été délibérément ignoré afin d’imposer le diktat de la RDC", peut-on lire dans le communiqué.

Kigali accuse également la CEEAC de l’avoir exclu de manière "illégale" du 22e sommet, organisé en 2023 à Kinshasa, alors présidé par la RDC. Le Rwanda fustige par ailleurs "l’incapacité" du bloc régional à faire respecter ses propres règles de fonctionnement.

"Violation des droits" et retrait immédiat
Face à ces manquements, le gouvernement rwandais estime qu’il n’a plus sa place dans une organisation qui, selon lui, "va à l’encontre de ses principes fondateurs".

"Le Rwanda dénonce la violation de ses droits (...) et ne voit aucune raison justifiant de rester au sein d’une organisation dont le fonctionnement actuel s’écarte de sa mission première", affirme le communiqué officiel.

La réaction de la RDC ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué publié tôt dimanche matin, la présidence congolaise a affirmé que les chefs d’État de la CEEAC avaient reconnu que la RDC faisait face à "une agression du Rwanda". Ils ont ainsi appelé Kigali à retirer ses troupes du territoire congolais, notamment dans l’est du pays, en proie à des violences armées récurrentes.

Concernant la présidence tournante contestée, les dirigeants de la CEEAC ont recommandé que la Guinée équatoriale reste à la tête de l’organisation pour le moment. La passation de pouvoir au Rwanda est suspendue jusqu’à la résolution du conflit qui l’oppose à la RDC.

La CEEAC n’a pas encore réagi publiquement à la décision de Kigali.

Ce retrait du Rwanda intervient sur fond de tensions croissantes entre les deux pays voisins, liées au conflit armé dans l’est de la RDC. Kinshasa accuse Kigali de soutenir les rebelles du M23, actifs dans cette région instable. Des accusations que le gouvernement rwandais rejette systématiquement.

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Claudia E. Dianou

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