Bénin
Tawès chez Talon : grincement de dents chez les opposants, l’alternance un vœu pieux ?
Reçu mardi dernier par le président de la République Patrice Talon, le Colonel à la retraite, Pascal Tawès y est allé, puis en a profité pour vider son sac. Un acte qui entre dans le cadre de la décrispation de la tension au Bénin, selon les laudateurs du régime. Mais au sein de l’opposition, c’est la grise mine.
De sources concordantes, l’audience accordée par le président de la République Patrice Talon, au Colonel à la retraite, Pascal Tawès n’est pas appréciée au sein des opposants. Contre le régime du Nouveau Départ auparavant, le truculent colonel qui a fait valoir ses droits à la retraite, était considéré comme l’un des points forts de la guérilla à Patrice Talon. Ses prises de position matérialisées dans un passé récent par des audios diffusés sur les réseaux, redonnaient encore espoir aux opposants qui croyaient dur comme fer, que l’alternative en 2021, s’opèrera quelle que soit la manière.
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Seulement, entre le temps des fantasmes et la fin du mandat de l’actuel occupant du fauteuil présidentiel, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Dans les forums de l’opposition, selon une source crédible, le militaire à la retraite est traité de tous les noms d’oiseau, après sa visite au président de la République. Un peu comme pour répondre aux critiques et démontrer s’il le faut qu’il a le dos large, le colonel au sortir de l’audience, n’a pas fait la langue de bois. « Je suis rentré chez moi, j’ai présenté mes respects et considérations au Président de la République. Ce n’est pas parce que j’ai le dos au mur. », a déclaré Pascal Tawès. Poursuivant, il tranche « Je n’ai pas de contrat de travail, ni avec l’opposition, ni avec la mouvance ». Pour l’ancien attaché de défense du Bénin près les Etats-Unis à Washington, « le Bénin est trop petit pour qu’on se parle de façon discourtoise ». À l’opposé de ses nouvelles convictions arrimées à la paix, l’opposition et ses soutiens pensent plutôt à une trahison de sa part.
L’opposition sur des nuages ?
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Le Bénin havre de paix, dit-on n’a pas la culture des peuples arabes (Tunisie, Algérie…), et d’autres en Afrique au Sud du Sahara. Ce qui échappe à l’opposition sans doute.
Sinon, dans l’opinion, il est dit que les opposants au régime de Cotonou étaient prêts à faire tous les sacrifices possibles pour en arriver à une alternance au sommet de l’Etat, cette année. Ce qui supposait que ce qui divise ces opposants est plus « infime » que ce qui les « réunit ». A plusieurs reprises, des personnalités non moindres ont, en termes voilés, lancé des messages à l’endroit des forces armées et la police républicaine. Tout décryptage fait des différents messages ; et sans trahir un secret, eux tous semble-t-il, invitent les forces de sécurité à les laisser battre le macadam au temps opportun aux fins de contraindre les dirigeants de Cotonou à céder le fauteuil la Marina sous la pression de la rue. Mieux, l’arrestation de la candidate recalée de l’opposition, Réckya Madougou visée par une enquête judicaire, était pour eux, l’une des occasions, selon leurs proches pour travailler la foule à prendre d’assaut les rues.
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Parallélisme des formes oblige, ils sont allés à faire allusion à « l’affaire Ousmane Sonko » au Sénégal. Cet opposant au président Macky Sall, visé dans une affaire judicaire dite « tentative du viol », mais qui a été sauvé in extrémis par la rue, une semaine de garde à vue après.
Mais le Bénin n’a pas cette culture des autres peuples à la limite jusqu’auboutistes. Pour s’en convaincre, la marche programmée par une frange de femmes proches de l’opposition samedi dernier pour exprimer un ras-le-bol suite à l’arrestation de Réckya Madougou n’a pas prospéré. D’échec en échec, l’alternance promise au peuple par l’opposition, jusqu’à preuve de contraire, ressemble désormais à un vœu pieux.
Politique
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