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Sanctions de la CEDEAO contre le Mali : la Chine exprime clairement sa position

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a imposé des sanctions économiques et diplomatiques au Mali pour l’incapacité à organiser des élections rapides, mais quelles conséquences pour le Mali ?
L’armée malienne avait initialement promis d’organiser des élections en février 2022. Mais pour des raisons de sécurité, il a proposé en décembre de rester au pouvoir jusqu’à cinq ans supplémentaires. Le Mali a du mal à contenir une insurrection djihadiste brutale qui a émergé pour la première fois en 2012. Mais cette proposition a provoqué la colère de la CEDEAO du Mali et les a poussés à imposer des sanctions.
Les pays ouest-africains réunis en sommet à Accra ont pris des sanctions économiques et financières très dures qui s’ajoutent aux précédentes.
Celles-ci comprenaient la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre le Mali et les États membres de l’organisation, la suspension des transactions financières, à l’exception des produits médicaux et de première nécessité, les produits pétroliers et l’électricité, du gel des avoirs du gouvernement et des entreprises d’États maliens dans toutes les banques commerciales de la CEDEAO et le rappel de leurs ambassadeurs de Bamako. Ces sanctions sont plus rigoureuses encore que celles qui avaient été adoptées après le putsch d’août 2020 et qui, en pleine pandémie, avaient été durement ressenties.
Selon les experts, les sanctions risquent de nuire financièrement aux Maliens. On peut s’attendre à une crise de trésorerie, qui devrait se produire dans quelques semaines. Cependant, la fermeture des frontières terrestres et aériennes a déjà eu un impact sur les voyageurs. Plusieurs passagers qui devaient effectuer un vol entre Paris et Bamako ont indiqué que leur vol avait été annulé. Les opérations minières au Mali devraient se préparer à des perturbations importantes de leurs routes d’exportation et de leur approvisionnement logistique, selon les analystes du cabinet d’évaluation des risques. De plus, le conflit actuel peut conduire à des tensions xénophobes entre les Maliens et leurs voisins ouest-africains.
À long terme, il y a aussi des préoccupations stratégiques derrière l’isolement croissant du Mali. Le pays joue par exemple un rôle clé dans l’alliance militaire antijihadiste du G5 Sahel.
La réaction de Bamako ne s’est pas fait attendre. La junte au pouvoir au Mali a réagi de manière vive aux sanctions décidées par les dirigeants de la CEDEAO. « Le gouvernement du Mali condamne énergiquement ces sanctions illégales et illégitimes » et rappelle ses ambassadeurs dans les pays de la CEDEAO, dit le communiqué lu par le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga. « Le gouvernement du Mali regrette que des organisations sous-régionales ouest-africaines se fassent instrumentaliser par des puissances extra-régionales aux desseins inavoués », a-t-il ajouté.
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Le président malien Assimi Goïta s’est également prononcé sur les conclusions du double sommet des chefs d’Etat de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et a fait part d’un regret : « La lecture des communiqués de la CEDEAO et de l’UEMOA donne le sentiment que la complexité de la situation du Mali n’a malheureusement pas été prise en compte. Il est regrettable que les efforts des autorités de la transition aient été ignorés ».
Après l’adoption des sanctions, les Maliens ne sont pas non plus restés les bras croisés et ont appelé à la mobilisation. La population soutient les autorités de transition dans leur intention de rétablir la sécurité, qui est une priorité, et puis d’organiser des élections démocratiques. Les gens considèrent les sanctions comme une attaque contre la souveraineté du Mali et contre la volonté des Maliens.
Il convient de noter que la Russie et la Chine n’ont pas soutenu la décision de la CEDEAO d’imposer de nouvelles sanctions au Mali.
L’ambassadeur chinois a rappelé que le Mali est au milieu d’une période de transition critique et a déclaré que les forces extérieures doivent s’abstenir d’exercer une pression excessive sur le pays d’Afrique de l’Ouest. La Russie, à son tour, a également rejeté la proposition de déclaration du Conseil, la qualifiant de déséquilibrée et a exprimé sa sympathie au gouvernement. Ces deux pays appellent à aider les autorités maliennes au lieu de les sanctionner.
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