En République démocratique du Congo, 22 soldats ont été condamnés à mort par la justice militaire ce lundi 8 juillet 2024. Ils sont accusés de "fuite devant l’ennemi" lors des combats contre les rebelles du M23.

Les prévenus ont été jugés dans deux dossiers différents par le tribunal qui siège à Lubero, dans le Nord-Kivu. Lors du premier procès, 16 militaires ont écopé de la peine capitale, trois ont été condamnés à 10 ans de prison et trois autres ont bénéficié d’un acquittement. À l’audience de samedi dernier, le ministère public avait requis la peine de mort contre les 22 accusés. Dans le second procès de ce lundi, six soldats ont été condamnés à mort et un acquitté. L’avocat Jules Muvweko a annoncé qu’il fera appel de ces décisions.

Les 22 condamnations de ce lundi portent à 49 le nombre de peines capitales prononcées ce mois de juillet. 25 militaires avaient été condamnés à mort le mercredi 3 juillet et deux autres ont écopé de la même peine le vendredi 5 juillet. La justice leur reprochait des faits de lâcheté, fuite devant l’ennemi, dissipation de munitions de guerre, violation des consignes, meurtre, vol, pillages ou encore extorsion. La capitaine Mélissa Kahambu Muhasa, représentant le ministère public, a indiqué que ces procès ont un caractère "dissuasif et pédagogique".

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Ils ont pour objectif d’empêcher les militaires d’abandonner leurs postes sur les lignes de front. Mais Jules Muvweko a évoqué des circonstances atténuantes pour ces cas de fuite devant l’ennemi. "On laisse des militaires cinq jours sans manger sur la ligne de front, que vont-ils faire ? Le gouvernement doit prendre soin des militaires au front pour éviter tout ça. C’est à cause de la faim qu’il y a eu des pillages", a dit l’avocat. Il convient de rappeler que le moratoire sur l’exécution de la peine de mort en République démocratique du Congo, en vigueur depuis 2003, a été levé en mars dernier.