A moins de deux ans des présidentielles de 2026, aucune des tendances politiques, qui plus est, aucun prétendant sérieux à la magistrature suprême, n’a fait connaître ses véritables ambitions de développement pour le Bénin et n’a fait savoir ses réelles visions pour l’épanouissement des populations béninoises.

Un constat récurrent depuis l’amorce du processus du renouveau démocratique en février 1990 avec lequel, il importe de rompre, pour permettre aux mandants d’apprécier les présidentiables sur la base de leurs projets de société, avant de leur accorder leurs suffrages. En effet, dans l’heureuse dynamique que les choix électoraux devraient à l’avenir, être éclairés par des éléments d’appréciation objectifs, et au regard des exigences, de plus en plus insistantes des populations, le futur locataire du palais de la Marina ne doit plus être élu par défaut mais par mérite. Le contrôle ou l’embrigadement des structures électorales, l’instrumentalisation du code électoral, le trucage de la liste électorale, la falsification des bulletins de vote et de feuilles de dépouillement ne doivent plus être les objectifs des présidentiables sérieux, mais le combat des idées forces et des nobles options de développement.
La maturité politique des populations béninoises exige qu’entre les mandants et le mandaté, il existe désormais un véritable contrat social qui doit être suivi et évalué tout au long du mandat, pour une évaluation objective à la fin du mandat présidentiel. De nos jours, tout porte à croire que les critères qui devraient présider au choix électoral du président de la République, des députés et des maires sont tout à l’exception de l’établissement de solides contrats de confiance.
Un triste constat qui dénature et sape les fondamentaux et les principes démocratiques et qui fait le lit aux aventuriers, aux usurpateurs et aux intrus politiques qui confondent la légalité établie de fait et par la force, à la légitimité qui renforcerait leur parcelle de pouvoir si elle était acquise dans les conditions requises. Et, pendant que les partis politiques fabriqués de la mouvance présidentielle sont agités par des crises de leadership et déchirés par des guerres de tranchées, alors qu’au lieu d’être politique, l’opposition semble être beaucoup plus populaire, face au bilan sur le front des infrastructures somme toute élogieux du système politique de la rupture, quelles sont les offres politiques des prétendants sérieux à la magistrature suprême lors des imminentes consultations électorales de 2026 ? Doit-on toujours s’attendre à une présélection des candidats à soumettre aux choix électoraux des populations dont le fort taux d’abstention répétitif aux quatre précédentes élections est l’illustration patente de leurs désapprobations de la méthode utilisée, et signalétique de leurs rejets catégoriques des profils de candidats qui leur sont imposés ? Avec l’ardent souhait que l’urgence de la réhabilitation des règles électorales en régime de démocratie libérale l’emporte sur l’incontinence du pouvoir des sangsues de la République et l’inconséquence des éhontés pseudo politiques, il est à espérer que le débat d’idées recouvre ses lettres de noblesse dans la République du Bénin pour laquelle nos vaillants ancêtres ont bravé la mort, lors des guerres de résistances contre les envahisseurs, pour mettre en chantier et que nos devanciers, à la faveur de la conférence des forces vives de la nation de février 1990, ont bâtie pour l’unité nationale, la concorde et la paix. Au cas échéant, la volonté populaire, déjà surchauffée par la généralisation de l’indigence, la mise en parenthèses des principes démocratiques et la multiplication des mesures qui obtiennent difficilement ses cautions, risque de s’exprimer ailleurs.... Une éventualité qu’aucun démocrate ne doit envisager qui plus est, admettre.
Tout compte fait, les projets de société des candidats sérieux sont attendus et disons illico, halte aux vendeurs d’illusions qui polluent la toile.

M.F.G.