Lors d’un rassemblement de son parti, Les Démocrates, mercredi 5 juin 2024, l’ancien Président béninois Boni Yayi a adressé un message fort à son successeur Patrice Talon. Cela concerne le code électoral qui sera utilisé pour l’élection présidentielle de 2026

Devant une foule de militants à Porto-Novo, Boni Yayi a exprimé ses inquiétudes quant au nouveau code électoral, adopté en mars 2024, qu’il estime inapproprié pour garantir un scrutin transparent et apaisé. « Tout le monde est libre de suivre un candidat, mais ce qui est important, je le rappelle une fois de plus, c’est que c’est le peuple qui en a les prérogatives. Pour ce faire, il faut un code électoral consensuel, inclusif et équitable pour qu’on ait la paix dans le pays. », a-t-il déclaré.

L’ancien président a précisé qu’il ne cherche pas à semer le chaos dans le pays, mais plutôt à éviter les erreurs qui pourraient menacer la stabilité nationale. « Je ne peux pas avoir dirigé le pays pendant 10 ans et demander aux gens de venir brûler. Donc, c’est pourquoi, moi, je dis monsieur le Président, mon cher frère bien-aimé, je voudrais vous rappeler à tout moment que les exclusions dans tous les domaines, surtout les exclusions électorales ne garantissent pas la paix. Ça crée des frustrations qu’on ne peut pas contenir », a-t-il dit en s’adressant directement à Patrice Talon selon Banouto.

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Boni Yayi a expliqué qu’il ne souhaite pas revenir au pouvoir, mais qu’il se sent obligé de s’exprimer face aux injustices qu’il observe. « Je ne suis candidat à rien. Je sais lire la constitution. D’ailleurs, j’ai déjà la coupe deux fois. En 2016, je n’ai pas été candidat, en 2021, je n’ai pas été candidat, naturellement sur la base de notre constitution. Mais, qu’est-ce que je constate ? J’ai fait le constat que je ne peux pas me taire. »

Inspiré par l’ancien président Nicéphore Soglo, le président du parti Les Démocrates a souligné l’importance de son rôle dans l’opposition. « C’est pourquoi, je me suis impliqué comme Soglo s’était impliqué pour diriger la RB à l’époque. Il était frappé par la limitation de l’âge, il a été maire et il a été presque chef de l’opposition. Je suis content et je suis tout le temps avec lui. J’étais avec lui chaque fois. »

Le message de Boni Yayi semble est clair : pour garantir la paix et la stabilité, le code électoral doit être revu de manière consensuelle et équitable, afin d’éviter les exclusions qui pourraient mener à des frustrations incontrôlables.