Coup de poing

Présidence par procuration ou à Distance !

Appolinaire GOLOU 27/11/2019 à 19:03

Sans conteste, la gestion de la plus grande des fédérations sportives depuis la maison blanche de Saint Jean de juillet à décembre 2011 a fait des émules. De ses entrailles, sont nés d’autres disciples. Cette comédie que nous avions toute honte bue qualifiée d’épiphénomène a hélas engendré la gestion par procuration ou la Présidence à Distance (PAD). Par dilettantisme, l’axe Paris-Abidjan s’offre odieusement en spectacle et flingue les prouesses obtenues sous la Rupture. Pourtant, ça grogne au sein des pairs. Leur colère explose les plafonds et la volée de bois vert prend en catimini du volume. Nombre d’acteurs font la moue sans pour autant dénoncer publiquement cet acte de félonie. D’une part, cette tâche noire avilit les résultats acquis sous le ministre des sports, Oswald Homéky et, d’autre part, estomaque les réformes entreprises sous le chantre du Nouveau Départ. A dire vrai, elle émousse à petit feu, ce couteau-suisse qui dans la généralité nous a offert quelques accessits ces derniers mois. Logiquement, l’aseptisation proclamée du landerneau sportif, otage de tous les vices, il y a quelques années est encore loin de le délivrer ; pour du reste, sortir le Bénin sportif de ce pandémonium. L’idylle scellée entre l’Etat et les fédérations nage en eau de boudin. Le confort retrouvé sous Homéky cède sous les coups de boutoir de la mégalomanie de certains présidents et désosse la jauge de confiance. A l’antipode de l’embellie retrouvée, les cadres du ministère des sports portent sciemment l’estocade à tous les efforts effectués. De mèche avec ces dirigeants fédéraux sans vergogne, ils dressent le lit au mal dont les stigmates, porteurs des germes de l’à-peu-près, exposent fort heureusement les magouilles dans le sport béninois. Mais « Quand on ne favorise que la magouille et la rapine, la meilleure devise c’est d’être dans la combine », a prescrit l’Algérienne, Professeur d’Université Nadia Moali-grine. Vu ce désordre orchestré, la planche de salut, porteuse d’espoir de l’establishment voulu par l’Etat n’est pas pour demain. Et, le ministre des sports, Oswald Homéky qui rêve de s’établir en modèle dans la galaxie des patrons des sports sur un classement datant des Indépendances aura du mal à réaliser cet idéal. Comment peut-on gérer une fédération sportive au Bénin depuis Paris ou la capitale ivoirienne ? S’il s’agit d’un court et bref séjour on comprendrait. Mais s’établir en France ou en Côte d’Ivoire des mois voire des années pour ses propres affaires, mais demeurer président d’une fédération au Bénin sort de l’entendement. Il est vrai. Ni la charte des sports, ni le décret N° 2002-223 du 14 mai 2002 portant approbation des statuts types des fédérations sportives en République du Bénin ne nous offrent le faisceau de lumière nécessaire pour démêler cet écheveau. Mais tacitement, ils donnent des esquisses susceptibles de nous ôter l’épine des pieds. La charte des sports en son Chapitre VII, article 21, alinéas b, c donne assez de marge de manœuvre au Comité National Olympique et Sportif béninois (Cnosben). Evidemment, « L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté ». Le président Julien Minavoa et son comité attendent d’être saisis par une tierce personne ou un membre des comités exécutifs concernés avant d’agir ?
En tout cas, ce mépris des textes nous installe royalement dans les couloirs du « désert de compétences » et certifie la bonne ou mauvaise foi de l’autre. Le mutisme de la Direction des sports délites sur ce dysfonctionnement noté dans plusieurs fédérations sportives est écœurant. Mais il est à espérer que Bonaventure Coffi Codjia, patron de cette Direction, reste l’incarnation de cet arbitre qui a audacieusement vendu dans la transparence, le « Label Bénin » sur les pelouses à travers ses prestations. On n’ose pas croire qu’il a lâché la proie pour l’ombre. En poussant l’exactitude jusqu’au scrupule, le commun des Béninois pense qu’il peut encore, et aux prochaines assemblées générales électives, on le suppose, corriger cette imperfection. Ce qui pourrait nous amener à croire que sa rigueur n’a pas varié et qu’il n’a pas donné sa part au chat devant les problèmes récurrents du sport béninois.




 
 

 
 
 

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