Bénin : un surprenant souhait du Président Patrice Talon en fin de mandat

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5 novembre 2025 Tossou Ignace Temps de lecture estimé : 2 mn

Lors d’une sortie médiatique ce mardi 4 novembre 2025, le président de la République Patrice Talon, a émis un souhait vis-à-vis du parlement béninois. Il veut les inviter à voter une loi pouvant permettre à lui et aux anciens présidents Boni Yayi et Nicéphore Soglo, de quitter définitivement la scène politique béninoise.

C’est une demande inédite qui suscite, depuis, des débats au sein de l’opinion publique nationale. Au Bénin, Patrice souhaiterait l’adoption d’une loi qui va non seulement acter son départ de la scène politique mais aussi celui de ses prédécesseurs à savoir : Boni Yayi et Nicéphore Soglo.

Il justifie cette demande par l’état de dégradation avancée de ses relations avec ces anciens présidents mais particulièrement Boni Yayi. « La guéguerre entre mon grand frère et ami, Boni Yayi et moi, est en train de pourrir l’environnement politique au Bénin...Notre relation nuit au Bénin », a-t-il confié.

Or, pour l’actuel locataire du Palais de la Marina, l’action politique doit concourir à la paix et à la préservation des intérêts suprêmes de la Nation. Tout le contraire de ce qui s’observe depuis son arrivée au pouvoir en 2016, a-t-il dit. Dans son intervention, Patrice Talon a accusé son prédécesseur de lui avoir mis les bâtons dans les roues.

« Le président Boni Yayi s’emploie avec toute l’énergie qu’il faut à faire échec à la réforme du système partisan », et plus grave encore, aux différents textes introduits au parlement pour vote histoire de renforcer le cadre législatif du pays. Il cite en exemple le budget exercice 2025 qui n’a pas reçu le vote favorable des députés LD, le parti dirigé par l’ancien président malgré la prise en compte des amendements du parti d’opposition.

Pour Patrice Talon, il faut que cela cesse. Car, « On ne peut pas construire le pays quand on a l’impression qu’il y a un camp qui est contre le pays...Je suis à la fin de mon mandat et il serait regrettable que je ne puisse pas œuvrer pour que les choses changent », a-t-il déclaré avant de faire une demande :

« Moi je demanderais au parlement, aux béninois, de voter une loi qui empêche Talon, Yayi et Soglo de faire la politique au Bénin...On ira au village », a-t-il déclaré.

La sortie du Chef de l’État intervient dans un contexte politique très tendu, marqué par l’invalidation de la candidature du principal parti d’opposition, « Les Démocrates », à l’élection présidentielle d’avril 2026. Elle intervient également à la veille de l’examen d’un projet de loi portant révision de la constitution introduit au parlement par deux députés des principales formations politiques de la mouvance présidentielle.

En effet, le texte déjà jugé recevable par la commission des lois de l’Assemblée nationale, prévoit la création d’un Sénat qui sera essentiellement composé d’anciens présidents d’institutions. Dans une déclaration publique faite hier, lundi 3 novembre, l’ancien président Boni Yayi s’est dit opposer à tout projet de création d’un Sénat, affirmant qu’il n’y siégerait pas.