Patrice Talon : “Ce qui s'est passé en 2019, seul le président Boni Yayi en est responsable”

Politique

Dans un entretien exclusif diffusé sur la télévision nationale ce mardi soir, le président Patrice Talon est revenu sur les grandes crises politiques qu’a connues le Bénin depuis 2016. Au sujet des législatives de 2019, il a pointé du doigt, son prédécesseur, Boni Yayi, qu’il accuse d’avoir saboté le processus électoral et plongé le pays dans la tourmente.

Le président Patrice Talon est revenu à nouveau sur un moment douloureux de la vie politique béninoise. Interrogé sur la crise électorale de 2019, marquée par la non-participation de l’opposition et les violences postélectorales, le chef de l’État a désigné l’ancien président, Boni Yayi comme le coupable.

« Ce qui s’est passé en 2019, seul le président Boni Yayi en est responsable », a déclaré Patrice Talon, d’un ton ferme. Selon lui, le consensus politique trouvé au Parlement entre majorité et opposition avait permis de concilier les exigences de la réforme du système partisan et la participation de toutes les formations politiques aux élections de l’époque. Mais ce compromis aurait été balayé du revers de la main par une décision unilatérale de Boni Yayi.

« Tous les partis, y compris les Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE), étaient d’accord pour aller aux élections. C’est sur instruction de Boni Yayi que le parti s’est retiré, refusant d’aller aux élections parce que les choses ne se passaient pas selon ses désirs », a précisé le président Talon.

Cette rupture aurait occasionné le retrait de la principale formation d’opposition d’alors (FCBE), du processus électoral, ce qui a entrainé la tenue d’un scrutin sans les opposants, une première depuis le renouveau démocratique. Conséquences : on a connu d’une part, une Assemblée nationale exclusivement composée de députés de la mouvance et d’autre part, des violences dans plusieurs localités du pays.

Patrice Talon dit assumer les critiques et les accusations d’exclusion qui ont suivi, tout en estimant qu’il a fait tout ce qui était possible pour préserver la participation de tout le monde aux élections. « J’ai pris mes responsabilités, mais la vérité doit être dite. Je n’ai jamais voulu d’élections sans l’opposition », a-t-il martelé.

Le chef de l’État a également rappelé qu’à la suite de ces événements, il avait convoqué un dialogue politique (NDLR Août 2019), pour ramener la sérénité et rouvrir la participation de l’opposition aux élections. Il en veut pour preuve, la participation des Démocrates aux législatives de 2023, sous les mêmes lois contestées en 2019. « Ceux qui criaient à l’exclusion ont pu participer et siéger à l’Assemblée nationale, avec 28 députés. Cela montre bien que le problème n’était pas la loi, mais la volonté politique de certains leaders », a-t-il souligné.

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L’investigateur

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