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Mozambique : des dizaines de morts dans la répression des manifestations contre les fraudes électorales présumées
Ce jeudi 7 novembre, la capitale mozambicaine, Maputo, a été secouée par de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre lors d’une grande mobilisation contre des fraudes électorales présumées lors des dernières élections.
Venancio Mondlane, candidat de l’opposition à l’élection présidentielle, avait appelé à cette journée de protestation pour dénoncer les irrégularités du scrutin du 9 octobre, qu’il conteste fermement. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, ces manifestations réprimées brutalement ces derniers jours auraient déjà causé la mort d’au moins vingt personnes. "Ce ne sont pas des morts, ce sont des meurtres", a dénoncé l’opposant, qui accuse le parti au pouvoir, le Frelimo, de se maintenir "par la force" et de pratiquer un "terrorisme d’État".
Dans des quartiers populaires comme Maxaquene, les heurts ont éclaté dès le matin. La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Tout au long de la journée, des milliers de protestataires, brandissant des drapeaux, ont tenté de se rassembler dans les principales avenues de Maputo, mais chaque regroupement a été rapidement dispersé par les forces de l’ordre. La police, appuyée par l’armée, a patrouillé les rues avec des véhicules blindés et érigé des barrages pour empêcher les cortèges de se rapprocher de la présidence.
Lire aussi : [Tragédie à Houéyogbé : un septuagénaire retrouvé mort après un suicide présumé))>https://www.linvestigateur.info/?Tragedie-a-Houeyogbe-un-septuagenaire-retrouve-mort-apres-un-suicide-presume&var_mode=calcul]
Malgré ces mesures, des pillages ont été signalés sur l’avenue des Accords de Lusaka, où des magasins ont été saccagés. Plusieurs personnes ont été arrêtées. "Une fois de plus, la société mozambicaine est victime de nos supposées forces de l’ordre. Nous ne pouvons pas nous taire alors que ceux chargés de protéger la société deviennent les auteurs du chaos", a écrit Venancio Mondlane sur sa page Facebook. En fin de journée, les rues de la capitale étaient désertes. Des barricades et des pneus brûlés jonchaient les artères principales, tandis que des check-points étaient maintenus, notamment autour de la présidence.
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Venancio Mondlane a réaffirmé sa détermination à "occuper la ville de Maputo jusqu’à ce que la vérité électorale soit rétablie". Il a aussi appelé les forces de défense et de sécurité à soutenir le peuple, affirmant que certains policiers "collaborent déjà avec la population". Il a précisé que "l’objectif n’est pas de prendre le pouvoir par la force ni d’organiser un coup d’État" et qu’il n’avait pas participé aux rassemblements "à la demande du peuple".
Les autorités ont restreint l’accès à internet, rendant l’utilisation des réseaux sociaux quasi impossible. Officiellement, ces mesures visent à limiter la diffusion de contenus incitant à la violence. Cette décision a toutefois suscité la condamnation d’organisations internationales, telles que Human Rights Watch, qui a demandé la levée immédiate de ces restrictions, dénonçant une atteinte aux "libertés d’information et d’expression".
Inter
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