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Madagascar : décès de 06 prisonniers de malnutrition dans une prison

L’investigateur 5/10/2024 à 19:05

À Madagascar, six détenus sont décédés ces derniers mois à la prison de Mananjary, située au sud-est de l’île. Les décès, survenus entre la mi-août et la fin septembre, ont été confirmés cette semaine par l’administration pénitentiaire.

Les prisons malgaches sont confrontées à une surpopulation carcérale et à un manque considérable de ressources. Celle de Mananjary, en particulier, a enregistré ces six décès parmi les détenus au cours des deux derniers mois. Cette situation dramatique soulève des questions sur les mesures prises par l’État, qui avait promis en 2019 d’« humaniser » les conditions de détention dans ses prisons.

Dans un entretien accordé à RFI, Claire Kaboré, représentante du Gret, une ONG internationale de développement présente à Madagascar, a qualifié la situation de « dramatique » et représentative d’une réalité nationale préoccupante. « En prison, il n’y a qu’une ration de manioc par jour. Ce n’est ni une ration équilibrée, ni suffisante, tant en quantité qu’en qualité. Si les familles ne peuvent pas apporter régulièrement de nourriture, les détenus risquent de tomber dans la malnutrition », a-t-elle déclaré.

Lire aussi : [Criet  : 02 ans de prison ferme pour un magistrat, un ex-collaborateur de l’ancien garde des sceaux)>https://www.linvestigateur.info/?Criet-02-ans-de-prison-ferme-pour-un-magistrat-un-ex-collaborateur-de-l-ancien&var_mode=calcul ]

La prison de Mananjary est l’une des nombreuses prisons identifiées comme à risque, notamment en raison de sa situation dans une région appauvrie par les cyclones successifs des dernières années. En 2019, à la suite d’un rapport alarmant d’Amnesty International sur les conditions carcérales à Madagascar, le gouvernement avait promis d’améliorer ces conditions. Depuis lors, six prisons conformes aux « normes » ont été construites.

Le budget de l’administration pénitentiaire ayant plus que doublé depuis 2020, passant de 22 millions d’ariary à près de 50 millions d’ariary en 2024, mais cela reste insuffisant. Le nombre de détenus ne cesse d’augmenter, aggravant la surpopulation : Madagascar compte aujourd’hui plus de 30 000 prisonniers pour une capacité d’accueil trois fois moindre.




 
 

 
 
 

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