Loi sur la chefferie traditionnelle : Le département du Mono ne mérite-t-il pas un royaume ?

Culture

« La loi tout en portant des dispositions positives contient cependant beaucoup de choses contraires à la Vie de nos Institutions. », ainsi ont sonné le tocsin, les rois et reines lors de leur dernière réunion, tenue à Parakou, le 14 juin 2025.
Au cours de ladite réunion en effet, les gardiens de la tradition ont passé en revue, la loi °-2025-09 du 03 Avril 2025 portant régime juridique de la chefferie traditionnelle en République du Bénin.

En effet, autant cette loi vient mettre fin au désordre dans le milieu des Rois au Bénin, autant elle traîne des incompréhensions. Plusieurs localités sont, au vu de la nouvelle loi sur la chefferie traditionnelle, lésées.

C’est le cas de l’un des premiers royaumes implantés au Bénin : le royaume d’Agoué.
La loi sur la chefferie traditionnelle enlève un pan de l’histoire du Bénin en général et du royaume d’Agoué qui a livré des guerres au Portugais, risque d’être effacée. Pour ne pas en arriver à cet extrême, très suicidaire pour l’histoire du Bénin, comme l’ont révélé les rois réunis en concertation le 14 juin à Parakou, le Président de la communauté nationale du Peuple Guin du Bénin (CNPG-Bénin), Sossa clément, Roi du Peuple Guin du Bénin, avait officiellement saisi le Président de la République Patrice Talon. Pour le Président du CNPG-Bénin, et il sied de le rappeler à nouveau, « le découpage sur la chefferie traditionnelle tel qu’il est fait, défavorise la ville historique d’Agoué. Par conséquent, il ne reflète pas l’histoire.

Réunie le 14 juin, les rois et reines ont rappelé « les omissions des royaumes tels Akpaki-Koburu de Parakou injustement déclassifiée en « chefferie de Korokou à Parakou » etc.
A ce titre, il faut rappeler que le royaume d’Agoué a joué un rôle prépondérant l’histoire du Bénin et ne saurait être oublié comme l’a fait l’actuelle loi sur le chefferie traditionnelle. Car, la ville d’Agoué, Premier royaume reconnu en 1810 par les colons, dotée des 41 divinités du panthéon du Peuple Guin, retrace toute l’histoire du Danhomey devenu Bénin.

Selon le traité du 10 juin 1885, que détient Agoué, signé après le retour des français de Berlin, « les palabres ont commencé dans le palais du fondateur et 1er roi d’Agoué et la signature du traité s’est déroulée à Grand-Popo » faut-il souligner.
En effet, cette ville, devenue une référence en termes de royauté au Bénin dont la célèbre cérémonie dénommée « prise de pierre sacrée », sera à sa 362ème édition en 2025.
Agoué a fait aussi la guerre de conservation territoriale en 1870 et nous détenons à ce jour, les canons abandonnés par les colons à Follykomey.

« Le commerce triangulaire, les cases des esclaves, c’est par Agoué que les missionnaires ont découvert le Dahomey, le Bénin d’aujourd’hui et qui est le détenteur des 41 divinités du panthéon Guin », détaille Sa Majesté Sossa dans sa lettre du 27 mars 2025 adressée au Chef de l’Etat. « Dans le Grand Mono, Agoué n’est pas un petit royaume », se désole le gardien de la tradition. « Aujourd’hui, le Grand Mono n’a eu aucun royaume. Que c’est une négligence quand on parle du vodun. Les divinités Mami, Dan, Kpessou etc ; leur siège se trouve à Agoué. Minimiser Agoué jusqu’à ce point, ce n’est pas très bien pour les Guins qui dans leur majorité, soutiennent le gouvernement”, va-t-il rappeler.

En définitive, le royaume d’Agoué détient un poids non négligeable dans l’histoire et il est normal qu’il retrouve sa place dans le concert des royaumes reconnus par la nouvelle. Le hic est que non seulement le royaume d’Agoué n’a pas été pris en compte mais plus grave, tout le Grand Mono a été oublié.

Or, dans tout le grand Mono, Agoué a été le plus grand royaume qui avait existé, comme l’a signalé feu Jean Pliya, dans son livre intitulé « Histoire de mon pays ».

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L’investigateur

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