Liberia

Le président libérien Georges Weah à l’épreuve du pouvoir

L’investigateur 30/12/2019 à 21:56

Célèbre joueur et bien adulé au lendemain de sa prise de pouvoir en 2018, le président libérien, Georges Weah est en train déjà de certainement déchanter, deux ans après son sacre. La preuve, la rue réclame sa démission pour incapacité notoire à résoudre les problèmes auxquels ses compatriotes sont confrontés.

Au Liberia, le conseil des patriotes qui appelait à manifester contre le président George Weah a reporté la mobilisation à lundi prochain. Grâce à une médiation de dernière minute, conduite par l’ONU et la Cédéao. Ce mouvement de colère, alors que le pays traverse une grave crise économique, veut en finir avec son président. En raison de la grave crise économique que le pays a traversée, il peine à s’en relever. Alors que le président, l’ancien footballeur George Weah avait promis il y a deux ans de faire de la lutte contre la pauvreté sa priorité. « Place à l’espoir », c’était son slogan de campagne, avec un programme « pro-poor », destiné aux plus pauvres. Dans un pays où 80% de la population vit avec moins de 1,25 dollar par jour, George Weah a par exemple instauré l’université gratuite, ce qui constitue l’une de ses mesures phares. Il a aussi lancé des projets d’infrastructures, notamment la construction ou la réfection de routes et de bidonvilles. Mais ces différents chantiers ont été noircis par des révélations de fraudes. C’est-à-dire que les cas de détournements de deniers publics, ou le favoritisme et le trafic d’influence sont légion. Le plus gênant concernait 83 millions d’euros, détournés par des responsables de la Banque centrale. Et, depuis, George Weah s’est engagé à suivre des recommandations de bonne gouvernance, issues d’une concertation nationale, ainsi qu’un programme « anticorruption » élaboré avec le FMI.
Malgré les projets lancés, le Liberia demeure 174e sur 190 au classement Doing Business 2019. La trop forte fiscalité est la pomme de discorde entre le pouvoir et son peuple à travers les entreprises. La multiplication par cinq des tarifs internet, contre laquelle Orange Liberia a d’ailleurs porté plainte est aussi le sujet qui fâche l’homme de la rue au Libéria. Plusieurs groupes ont réduit leurs activités, comme l’Ivoirien Sifca, dans l’agro-industrie, ou l’Américain Firestone, dans le caoutchouc. D’autres ont décidé de quitter le pays. C’est le cas du Malaisien Sime Darby, géant de l’huile de palme, rapporte RFI. Résultat, selon le FMI, la croissance est passée de 2,5% en 2017 à 0,4% cette année. L’inflation, elle, frôle les 25% sur la même période. Seule embellie : une croissance de 7% et des investissements prévus dans le secteur minier. Un secteur dont les retombées sur les populations sont généralement minimes, ajoute le média français.




 
 

 
 
 

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