Soudan
L’ancien président soudanais condamné à 2 ans de détention en centre spécialisé
Deux ans de détention en centre correctionnel pour personnes âgées, coupable de corruption. C’est la sentence prononcée contre l’ancien président Omar el-Béchir après sa destitution par l’armée avec l’aide de la rue qui a exercé une pression énorme.
A 75 ans, l’ancien président soudanais, Omar el-Béchir, goutera aux délices de la prison. Déchu le 11 avril après 30 ans de pouvoir, l’ex-dictateur a été finalement jugé par un « tribunal spécial » qui a, à charge, son dossier depuis le mois d’août pour fonds perçus de l’Arabie saoudite. Et, aujourd’hui, le verdict de son jugement est tombé. Il écope en effet de 02 ans de détention à partir de ce 14 décembre 2019. « Mais il sera placé dans un centre correctionnel pour personnes âgées, car selon la loi soudanaise, toute personne âgée de plus de 70 ans ne peut être détenu en prison », rapporte l’AFP. Certes des manifestants acquis à sa cause ont donné de la voix à l’extérieur du tribunal au cours du procès, mais ils n’y ont pu rien. « Il n’y a de dieu que Dieu », scandaient-ils. L’ex-président quant à lui, a la possibilité de faire appel de ce verdict « devant la cour d’appel et devant la haute cour », a dit à la presse, à la sortie du tribunal un avocat, Ahmed Ibrahim, affirmant toutefois ne « pas avoir confiance dans le système judiciaire soudanais », selon RFI. Le juge parle d’un coup monté contre son client. « C’est un procès politique », a répété à la presse Mohamed al-Hassan, un autre avocat, qui a rassuré que l’argent retrouvé à son domicile avait été utilisé sous forme de dons. Selon un témoin au procès, l’ex-président aurait ainsi donné quelque cinq millions d’euros au groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (RSF). L’’ancien chef d’État a reconnu avoir perçu un total de 90 millions, mais le procès ne concerne que 25 millions de dollars reçus, peu avant sa chute, du prince héritier Mohammed ben Salmane, indique RFI.
Mais le procès n’a pas tenu compte des accusations portées contre Omar el-Béchir par la Cour pénale internationale (CPI), qui avait émis contre lui deux mandats d’arrêt pour « crimes de guerre », « crimes contre l’humanité » et « génocide » au Darfour. Une province occidentale soudanaise, théâtre d’une guerre entre rebelles et forces progouvernementales qui a fait 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l’ONU
Inter
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