Médias au Bénin

L’ODEM condamne Evelyne QUENUM du « Quotidien Kini Kini » et deux autres organes

L’investigateur 7/03/2020 à 18:38

Dans une décision rendue publique hier, vendredi 06 mars 2020, l’Observatoire de la Déontologie et de l’Ethique dans les Médias (ODEM) a épinglé le Quotidien « Kini Kini » de notre consœur Evelyne Quenum. En effet, dans sa décision N° 003-20/ODEM8, l’ODEM a notifié une plainte formulée par l’ancien président de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB), Franck C. KPOCHEME contre Evelyne QUENUM et le journal « Kini Kini » pour diffamation et atteinte à la confraternité. A vrai dire, le Quotidien dans son édition N°640 du Mercredi 08 Mai 2019 et sous la plume d’Evelyne QUENUM n’a pas raté Franck C. KPOCHEME, président de l’UPMB d’une part, et Basile TCHIBOZO président du Conseil National du Patronat de la Presse et de l’Audiovisuel du Bénin, CNPA-Bénin d’autre part. Les deux, candidats aux élections des représentants des médias à l’actuelle mandature de la HAAC à l’époque ont été passés à la casserole de notre consœur qui leur a volé dans les plumes. Seulement, huit mois environ après que nos confrères du Quotidien « Kini Kini » ont eu à taper sur les nerfs des deux, Franck C. KPOCHEME et Basile TCHIBOZO, l’ODEM est sorti de sa réserve pour désavouer l’auteur de l’article. Dans sa décision, l’ODEM laisse croire que les écrits n’étaient basés sur aucune logique. L’auteur en réalité a fait de la pure digression, en somme des écrits fondés sur l’irrationnel. A la vérité, la sanction des pairs est peu ou prou un véritable camouflet par l’auteur et les responsables de l’organe.
Rappelons que deux autres organes de presses à savoir le Pays Emergent et la Relève ont eux aussi été sanctionnés.

Lire la décision de l’ODEM

DECISION N° 003-20/ODEM8

Par lettre datée du 21 Mai 2018, Monsieur Franck C. KPOCHEME, journaliste et ancien président de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB), a saisi l’Observatoire de la Déontologie et de l’Ethique dans les Médias (ODEM) d’une plainte contre Evelyne QUENUM et le journal « Kini Kini » pour diffamation et atteinte à la confraternité.

LES FAITS

Dans son édition N°640 du Mercredi 08 Mai 2019 et sous la plume de Evelyne QUENUM, le quotidien « Kini Kini » a titré à la manchette :
« Curieux silence consécutif à la violation du code électoral par les deux anciens présidents de l’UPMB et du CNPA candidats à la HAAC
Professionnels des médias, de quoi avez-vous peur ?
°Franck. KPOTCHEME et Basile TCHIBOZO disqualifiés
°La HAAC, l’ODEM et la Cour Constitutionnelle interpelés »
Avec en illustration les photos des mis en cause.
L’auteure de cet article de presse a écrit à la page 4 dudit journal : « Les désormais anciens présidents de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin, UPMB, M. Franck. KPOTCHEME et son homologue du Conseil National du Patronat de la Presse et de l’Audiovisuel du Bénin, CNPA-Bénin, ne sont pas, au regard du code électoral de la presse béninoise de 2014, qualifiés pour candidater. »
Elle poursuit un peu plus loin en affirmant qu’ils : « …sont restés à la tête des associations faitières au-delà de la date du 1er janvier 2019, date butoir pour qu’ils démissionnent s’ils avaient l’intention d’être candidats aux élections des représentants des médias à la prochaine mandature de la HAAC » ; ceci en avançant comme argument les dispositions de l’article 41 du code électoral de la presse béninoise de 2014 dont le contenu a été mentionné dans son article de presse. Mais, elle reconnaît

REPUBLIQUE DU BENIN

OBSERVATOIRE DE LA DEONTOLOGIE ET DE L’ETHIQUE DANS LES MEDIAS
01 BP : 6694 Cotonou Tél : (229) 21 37 42 59 / 96 41 45 23 / 95 96 00 75
E-mail : [email protected] Site web : http://odemdubenin.org
dans ce même article de presse que ce code n’est plus en vigueur depuis le 07 mars 2019.
Ainsi, le corps électoral a été convoqué et les élections ont été organisées sur la base des nouveaux textes adoptés le 07 mars 2019. Cependant, elle soulève toujours une violation du code électoral que les
professionnels des médias ont peur de dénoncer : « Normalement, des voix devraient s’élever dans la presse pour dénoncer ces agissements, mais chose curieuse, silence radio. Personne n’en parle, comme si tout le monde était terrorisé. Les professionnels des médias doivent surmonter la peur qui semble les assujettir et avoir le courage de dénoncer ces violations flagrantes de leurs droits afin que cessent ces pratiques dignes d’une autre époque. », a-t-elle écrit.
Dans sa plainte à l’ODEM, M. Franck. KPOCHEME s’inscrit en faux contre toutes ces allégations diffamatoires et mensongères, qui selon lui, traduit une volonté manifeste et délibérée de manipuler, de nuire à sa personne et d’inciter la presse à la révolte. Le plaignant dénonce donc un amalgame dont l’objectif est de jeter de discrédits sur un confrère et de semer de doute et de confusion sur son électorat. Des comportements qui n’honorent pas la presse béninoise. « Ce faisant la journaliste Evelyne QUENUM m’a créé de grands dommages », a expliqué M. Franck. KPOTCHEME qui a ajouté que les 06 mois de l’ancien code ne saurait même être appréciés tant que le corps électoral n’a pas été convoqué.

DE L’INSTRUCTION

Interpelée par courrier en date du 14 août 2019 pour fournir des réponses pouvant aider l’instance d’autorégulation à apprécier la plainte, conformément aux dispositions de l’article 16 du règlement intérieur de l’ODEM, la rédactrice de l’article de presse dans le journal « Kini Kini », Evelyne QUENUM a évoqué des problèmes de personnes et ne s’est pas prononcé ni apporté des preuves contre les chefs d’accusation que sont : le défaut de confraternité, l’incitation des confrères à la révolte, la calomnie et la diffamation. Dans sa correspondance en date du 26 août 2019 Evelyne QUENUM, signataire de la lettre, n’a fourni aucun document ni preuves de justification à l’ODEM. Elle confirme ainsi toutes les informations contenues dans l’article de presse incriminé paru dans le journal « Kini Kini » sans apporter la moindre preuve.
Cette réponse de l’auteure de l’article de presse transmise au plaignant conformément à la procédure de l’instruction des dossiers, par lettre
référencée N°0002-19/ODEM8 Monsieur Franck C. KPOCHEME, journaliste et ancien président de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB), maintient toujours sa plainte en état. Il a marqué sa désapprobation des réponses fournies par Evelyne QUENUM suite à sa plainte contre le journal « Kini-Kini ». Pour lui, Evelyne QUENUM et le journal « Kini-Kini » lui ont causé de grands dommages et préjudices dans un contexte des élections professionnelles dans la presse. Cela mérite réparation, a-t-il notifié.

L’APPRECIATION :

De l’analyse des faits et du document annexé (article de presse du journal « Kini Kini »), l’ODEM :
*reçoit la plainte de M. Franck. KPOCHEME ;
*constate que le Directeur de la Publication du journal « Kini Kini » et la rédactrice de l’article de presse, Evelyne QUENUM n’ont pas apporté les preuves des accusations contenues dans l’article de presse incriminé ;
*Constate aussi une volonté manifeste de faire de l’amalgame et semer de la confusion afin de jeter de discrédit sur son confrère ;
*Remarque que Evelyne QUENUM, auteure de cet article de presse méconnaît la législation sur la presse béninoise de même que les principes du journalisme et de l’information de presse ;
*Déplore le caractère injurieux et diffamatoire des écrits.
*Déplore aussi l’acharnement manifeste de la rédactrice Evelyne QUENUM contre le journaliste et l’ancien président de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin, Franck C. KPOCHEME.
En conséquence, l’ODEM :

-condamne fermement le journal « Kini Kini », son Directeur de la Publication et la rédactrice Evelyne QUENUM, pour violation des articles 1er, 2, 6, 10,11, 17 et 19 du Code de déontologie de la presse béninoise.

Article 1 : « Le journaliste est tenu de respecter les faits, quoi que cela puisse lui coûter personnellement, et ce en raison du droit que le public a de connaître la vérité. »
Article 2 : « le journaliste publie uniquement les informations dont l’origine, la véracité et l’exactitude sont établies ».
Article 6 : « Le journaliste s’interdit le plagiat, la calomnie, la diffamation, l’injure et les accusations sans fondement. »
Article 10 : « Le journaliste se refuse à toute publication incitant à la haine tribale, raciale et religieuse. Il doit proscrire toute forme de discrimination. Il s’interdit l’apologie du crime. »
Article 11 : « Le journaliste s’interdit les titres sensationnels sans commune mesure avec le contenu des publications. »
Article 17 : « Le journaliste doit rechercher la confraternité. Il s’interdit d’utiliser les colonnes des journaux ou les antennes, à des fins de règlement de compte avec ses confrères. Le journaliste ne sollicite pas la place d’un confrère, ni ne provoque son licenciement en offrant de travailler à des conditions inférieures. »
Article 19 : « Avant de produire un article ou une émission, le journaliste doit tenir compte des limites de ses aptitudes et de ses connaissances. Le journaliste n’aborde ses sujets qu’après avoir fait un minimum d’effort de recherche ou d’enquête. Le journaliste doit constamment améliorer ses talents et ses pratiques professionnelles en se cultivant et en participant aux activités de formation permanente organisées par les diverses associations professionnelles. »
Par ailleurs, l’ODEM exige des médias à publier la présente décision conformément à l’alinéa 1er de l’article 31 de ses statuts qui dispose : « Lorsqu’un média est concerné, la décision prise à son encontre doit être publiée par celui-ci, et reprise par les autres organes du paysage médiatique béninois, qu’ils soient publics, privés, audiovisuels ou écrits… »

Fait à Cotonou, le 06 mars 2020




 
 

 
 
 

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