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Kaïs Saïed : rétropédalage du président tunisien après ses propos racistes

L’investigateur 9/03/2023 à 18:15

Après son discours, qualifié de « haineux » par des organisations non gouvernementales, le président tunisien, Kaïs Saïed, a répondu aux critiques mercredi 8 mars 2023. Il a précisé qu’il n’était pas raciste envers les Subsahariens, au lendemain de la controverse suscitée par son discours contre les migrants clandestins.

Le 21 février, il avait déclaré que la présence de groupes importants d’immigrants clandestins d’Afrique subsaharienne était la cause de « violence et de criminalité ». Il a également affirmé que cela faisait partie d’une « entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique » du pays. Après ce discours, considéré comme « raciste et haineux » par des organisations non gouvernementales, des ressortissants d’Afrique subsaharienne ont signalé une augmentation des agressions à leur encontre et ont afflué en masse vers leurs ambassades pour être rapatriés.

Dans un apparent souci d’apaisement, M. Saïed a déclaré, lors d’une rencontre avec le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, en visite à Tunis, que les Africains présents en Tunisie étaient des « frères », selon une vidéo diffusée par la présidence tunisienne. Il a affirmé que l’objectif de son discours était de faire respecter la « légalité tunisienne concernant les étrangers » et de prévenir toute « juridiction parallèle aux juridictions de l’Etat ». Il a également rejeté les « propos malveillants » de ceux qui ont voulu « interpréter le discours à leur guise pour nuire à la Tunisie ».

Lire aussi : Pour propos racistes de son président : la banque mondiale suspend sa collaboration avec la Tunisie

« Cette situation concernant les Africains ne peut être interprétée par les langues malveillantes, comme ils l’ont fait ces derniers jours, comme du racisme. De quoi ils parlent ? Ils divaguent », a-t-il ajouté. « Je suis Africain et je suis fier de l’être », a-t-il fait savoir, rapporte le Monde.
M. Embalo, actuel président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a évoqué une « mauvaise interprétation » du discours de M. Saïed sur les migrants subsahariens, en affirmant qu’il ne pouvait pas croire que « le président de la Tunisie, le pays de Bourguiba, peut être xénophobe ou raciste ». L’Union africaine a condamné ces déclarations « choquantes » et a appelé les pays membres à « s’abstenir de tout discours haineux à caractère raciste ». Selon les chiffres officiels, la Tunisie compte plus de 21 000 ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne, dont la majorité se trouve en situation irrégulière, soit moins de 0,2 % d’une population totale d’environ 12 millions d’habitants.




 
 

 
 
 

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