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Justice : la CPI confirme l'acquittement de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo

L’investigateur 31/03/2021 à 17:32

La Cour pénale internationale a confirmé, mercredi, l’acquittement prononcé en 2019 de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, premier ancien chef d’État qu’elle a jugé, lors d’un procès pour crimes contre l’humanité liés aux violences post-électorales en 2010 et 2011.

Laurent Gabgbo de nouveau acquitté. La chambre d’appel de la Cour pénale internationale a confirmé, mercredi 31 mars, l’acquittement de l’ancien président ivoirien des crimes contre l’humanité et crimes de guerre, commis entre décembre 2010 et avril 2011 en Côte d’Ivoire, dont il était accusé.

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Le ministère public, à l’origine de l’appel sur lequel la CPI a statué mercredi, avançait que les juges de première instance avaient commis une erreur en considérant en 2019 que l’accusation n’avait pas apporté la preuve de la culpabilité de Laurent Gabgbo et de Charles Blé Goudé, son coaccusé.

Laurent Gbagbo, 75 ans, et Charles Blé Goudé, 49 ans, avaient été accusés de crimes contre l’humanité et crimes de guerre, notamment meurtres, viols et persécution, au cours des violences post-électorales en Côte d’Ivoire de 2010-2011, lorsque Gbagbo avait refusé d’accepter sa défaite face à son rival Alassane Ouattara, l’actuel président.

Les deux pouces levés

Laurent Gbagbo, premier ancien chef d’État jugé par la CPI, et Charles Blé Goudé ont toujours clamé leur innocence dans ces crimes ayant fait 3 000 morts en Côte d’Ivoire. En confirmant l’acquittement sous l’œil des deux hommes, présents à l’audience mercredi, la chambre d’appel de la CPI écarte la tenue d’un procès en appel et a clos l’affaire, près de 10 ans après l’ouverture du dossier.

"À la majorité, la chambre d’appel rejette l’appel du procureur et confirme la décision de la chambre de première instance", a déclaré le juge présidant la chambre d’appel, Chile Eboe-Osuji, ancien président de la CPI, basée à La Haye.

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Laurent Gbagbo a hoché de la tête à l’annonce de la décision, puis a levé deux pouces en l’air et a souri. À la fin de l’audience, il s’est levé et a applaudi, tandis que Charles Blé Goudé à légèrement secoué ses poings en signe de victoire.

La CPI "abroge par la présente toutes les conditions restantes à la libération de M. Gbagbo et M. Blé Goude", a poursuivi le juge, ordonnant aux fonctionnaires du tribunal de "prendre des dispositions pour le transfert en toute sécurité de M. Gbagbo et M. Blé Goudé vers le ou les États d’accueil".

Gbagbo toujours populaire chez ses partisans

Depuis son acquittement, Laurent Gbagbo vit en Belgique. La CPI avait refusé sa demande de liberté sans condition, mais autorisé l’ex-président à quitter la Belgique vers un pays acceptant de le recevoir.

En possession, selon son avocate, de deux passeports, un ordinaire et un diplomatique, remis par les autorités ivoiriennes, l’ex-président avait annoncé en décembre son désir de rentrer en Côte d’Ivoire, mais ce retour se fait toujours attendre.

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La décision de la CPI sur l’appel de l’accusation était attendu en Côte d’Ivoire, où l’ombre de Laurent Gbagbo plane toujours sur une nation meurtrie par les violences politiques depuis plus de 20 ans. De nouvelles violences liées à la dernière présidentielle d’octobre 2020, remportée par Alassane Ouattara qui se représentait pour un troisième mandat controversé, ont fait près de 100 morts.

Président de 2000 à 2010, Laurent Gbagbo, toujours très populaire chez ses partisans, avait été arrêté en 2011. Après son acquittement surprise – les juges ayant notamment estimé que les preuves à charge étaient insuffisantes –, le bureau de la procureure de la CPI avait estimé que les magistrats n’avaient pas rendu une décision motivée en bonne et due forme et avaient commis des erreurs de droit et de procédure.

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La procureure générale sortante de la Cour, Fatou Bensouda, avait interjeté appel en septembre 2019, huit mois après l’acquittement, réclamant la tenue d’un procès en appel. Fatou Bensouda, ainsi que ses services, sont sous le feu des critiques : si la CPI, fondée en 2002 pour juger les pires atrocités commises à travers le monde, a notamment condamné des chefs de guerre congolais et un jihadiste malien, l’accusation a échoué dans ses dossiers les plus emblématiques.

France 24 Avec Reuters et AFP



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