Humour au Bénin : Jo Hlonon, voici l'histoire autour d'un pseudonyme riche en rebondissements

Culture

Le journaliste, animateur et comédien béninois, Joseph Hountovo dévoile l’histoire autour de son pseudonyme "Jo Hlonon".

Derrière le nom de scène "Jo Hlonon", bien connu du paysage médiatique béninois, se cache un parcours marqué par la créativité, l’adversité, mais surtout une profonde foi. Ce pseudonyme singulier, que porte aujourd’hui le journaliste, animateur et comédien Joseph Hountovo, n’est pas un simple choix. Mais c’est plutôt l’aboutissement d’une histoire personnelle riche en rebondissements.

Du jeune Joseph à Hounphos

L’aventure commence dès le collège, en 1982. Joseph, alors adolescent, ressent le besoin de se distinguer. Il crée un premier pseudonyme « Hounphos ». Un nom inventé en combinant les lettres de son prénom Joseph et de son nom de famille Hountovo. « Je ne sais pas comment j’ai eu cette idée, mais je voulais un nom qui sorte de l’ordinaire », confie-t-il. Pendant plusieurs années, il est connu sous ce surnom à l’école, tandis que le nom « Joseph » ne figure que sur les papiers officiels.

En 1989, Joseph change de cap : après un échec au BEPC, il décide d’apprendre la mécanique automobile. Après deux années à Abomey, il s’installe à Cotonou chez son oncle King Le Roi, lui-même passionné d’haltérophilie. Dans cet environnement sportif, Joseph développe une carrure impressionnante, ce qui lui vaut un nouveau surnom de la part de ses collègues de garage : Joking, contraction amusante de « Joseph » et « King ».

Un incident et une révélation

Sa vie prend une nouvelle tournure lorsqu’il devient chauffeur des religieuses sur la paroisse catholique Saint Jean de Cotonou, tout en enseignant le fongbé à de jeunes aspirantes. C’est dans ce contexte qu’un événement qui s’est produit, va le pousser à changer une fois encore d’identité.

En effet, en l’absence du Père Dagnon, un vol est commis dans la chambre du prêtre. Des outils de mécanique (montes-pneus) retrouvés sur les lieux, attirent les soupçons sur Joseph, ancien mécanicien. L’enquête est ouverte, les regards deviennent lourds, et la suspicion l’accable, malgré son innocence.

Alors qu’il est au bord de l’explosion, une vieille dame de la paroisse, touchée par sa détresse, lui adresse ces mots : « Souviens-toi du nom que tu portes. Joseph, il est Hlonon. Reste tranquille. »

Ce conseil, simple mais puissant, sonne un déclic. En langue fon, "Hlonon" signifie "calme-toi", "tiens bon" ou "reste digne". Joseph, touché par cette sagesse, décide de s’approprier pleinement ce nouveau nom : Jo Hlonon. Un nom à la fois hommage à son prénom et symbole de paix intérieure.

De Fo Jo à Jo Hlonon : l’affirmation d’une identité artistique

À cette époque, Joseph faisait déjà ses premiers pas dans la compagnie théâtrale Semako Wobaho, grâce à Arnaud Béhanzin. Il y était connu sous le surnom affectueux de Fo Jo. L’adoption du nom Jo Hlonon marque un tournant : il ne s’agit plus seulement d’un surnom, mais d’une identité construite, forgée dans l’épreuve, choisie pour ce qu’elle signifie.

Aujourd’hui, Jo Hlonon est bien plus qu’un pseudonyme : c’est un récit de transformation. Il incarne un homme qui, face aux regards suspicieux, a choisi de garder foi et dignité. Il rappelle aussi que les noms que l’on porte ne sont pas toujours ceux que l’on reçoit, mais parfois ceux que l’on gagne, à force de courage, de résilience… et d’un peu d’humour.

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Claudia E. Dianou

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