Ce jeudi 5 septembre 2024, Michel Barnier, vétéran de la politique française, a été nommé Premier ministre par le président Emmanuel Macron. À 73 ans, il devient le Premier ministre le plus âgé de la Ve République et succède à Gabriel Attal, le plus jeune occupant du poste.

Cette nomination couronne une carrière politique de 51 ans, marquée par des responsabilités clés en France et en Europe. Né le 9 janvier 1951 à La Tronche, en Isère, Michel Barnier débute sa carrière politique en 1973 en tant que conseiller général du département de la Savoie à l’âge de 22 ans, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing et le Premier ministre Jacques Chirac. Cinq ans plus tard, il est élu député de la Savoie, devenant le benjamin de l’Assemblée nationale, où il siège jusqu’en 1993. Il connaît une ascension rapide, occupant la présidence du conseil général de Savoie de 1982 à 1999, en parallèle de ses fonctions à l’Assemblée.

Barnier se distingue comme une figure incontournable de la politique française. Il est nommé ministre de l’Environnement sous François Mitterrand (1993-1995), ministre délégué aux Affaires européennes, puis ministre des Affaires étrangères (2004-2005) sous Jacques Chirac, et ministre de l’Agriculture et de la Pêche sous Nicolas Sarkozy (2007-2009). Il a également été sénateur (1995 ; 1997-1999). De 1999 à 2004, il est commissaire européen à la politique régionale, puis devient en 2009 député européen et, un an plus tard, commissaire européen chargé du marché intérieur et des services.

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Un échec à la présidentielle de 2022

Michel Barnier est désigné négociateur en chef pour le Brexit en 2016, un poste qu’il occupe jusqu’au 31 mars 2021. Son rôle lui vaut un grand respect au sein de l’Union européenne. Après la fin de ses responsabilités liées au Brexit, il tente un retour en force sur la scène nationale. En 2021, il participe à la primaire des Républicains (LR) en vue de l’élection présidentielle de 2022. Malgré son expérience et sa réputation de "vieux sage", il termine troisième derrière Valérie Pécresse et Éric Ciotti.

Sa nomination à Matignon n’est pas une totale surprise. En 2020, Emmanuel Macron avait envisagé de le nommer Premier ministre en remplacement d’Édouard Philippe, mais Barnier avait refusé en raison de la condition de quitter le parti Les Républicains. Cette fois, les circonstances sont différentes : Macron, cherchant une figure extérieure à son camp pour donner un "parfum de cohabitation" aux Français, voit en Michel Barnier, un atout majeur. Avec son bagage politique immense, sa connaissance approfondie des rouages européens et sa réputation d’homme pragmatique et modéré, Barnier devra néanmoins faire face à une opposition déterminée, le Nouveau Front Populaire ayant déjà annoncé son intention de déposer une motion de censure.