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Education : mécontents, les enseignants des Universités nationales du Bénin s’adressent à Talon

L’investigateur 19/10/2020 à 11:35

Réunis au sein de l’Intersyndicale constituée de cinq syndicats du supérieur, les enseignants des Universités nationales du Bénin exigent la prise d’actes de reclassement pour promouvoir les récents lauréats qui ont connu une promotion au Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur (Cames) pour le compte des années 2019 et 2020. Pour cela, ils invitent le président Patrice Talon à se saisir du dossier pour le bonheur des Universités nationales du Bénin. Lire leur requête.

Du reclassement des enseignants inscrits au CAMES 2019 et 2020 : à quand la fin de l’imbroglio administratif qui bloque la carrière des enseignants du Supérieur ?

Après la proclamation des résultats des CCI du CAMES 2020 à Dakar le 09/10/2020, 186 enseignants des Universités Nationales du Bénin (UNB) ont été admis dans les différents grades académiques plaçant le Bénin au 4ème rang des pays de l’UEMOA derrière la Côte-d’Ivoire, le Burkina Faso, et le Sénégal. Ainsi nos universités ont vu augmenter le nombre de Maîtres-assistants, de Maîtres de Conférences et de Professeurs Titulaires, renfonçant le pool d’enseignants de hauts rangs.

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Ce résultat qui est l’aboutissement de plusieurs années de travail acharné et de sacrifices, est salué par l’intersyndicale (IS) des UNB qui félicite les lauréats. Mais contrairement aux autres pays de l’espace CAMES où l’obtention de ces grades académiques est une fierté avec célébration nationale, au Bénin, l’IS et les lauréats sont plongés dans une inquiétude entretenue par une note circulaire prise par la ministre Marie-Odile Attanasso, sous le N°1541/MESRS/DC/SGM/DAF/SRHDS/DGCPER du 29 Avril 2019 et confirmée par la ministre Eléonore Yayi Ladékan en 2020 sous le N°1408 du 10 juillet 2020. Ces notes circulaires prises en violation du décret 2016-244 du 4 avril 2016 portant conditions de bénéfice de la promotion professionnelle des enseignants des UNB dans les différents corps par leurs statuts particuliers, précarisent la carrière des enseignants. Par ailleurs lesdites circulaires mettent à la charge des postulants aux différents grades académiques le payement de frais allant de 400.000 F à 1.400.000 F contrairement à la situation des pays de l’espace CAMES où ces frais sont la contribution des États-membres.

Depuis la prise de ces notes circulaires illégales pour l’IS, aucun des 262 enseignants promus en 2019 n’a été reclassé. À ces derniers, s’ajoutent les 186 de 2020. Une telle situation inédite dans l’espace CAMES, déclasse ainsi les enseignants du Bénin par rapport à leurs collègues de la même zone. Au même moment, cette situation bloque la carrière de ces enseignants alors que les UNB manquent cruellement d’enseignants et le nombre d’étudiants ne cesse de grimper de façon exponentielle. Par ailleurs de 2018 à 2020, 135 enseignants des UNB ont été admis à faire valoir leur droit à la retraite et plus des ¾ de ceux-ci sont des enseignants de rang magistral creusant de plus belle le ratio enseignant- étudiants qui est d’environ ‘’1 pour 250’’ au lieu de ‘’1 pour 25’’.

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Toutes les démarches menées par l’IS pour corriger cette injustice sont restées lettres mortes notamment l’envoi du mémorandum de juin 2019 au Chef de l’État et les multiples rencontres avec le ministre Eléonore Yayi Ladékan.

Après la rencontre du Chef de l’État avec les SG des centrales et confédérations syndicales cette semaine, où le Chef de l’État a affirmé que les efforts du Gouvernement en faveur des travailleurs se poursuivent, notamment la prise régulière et automatique des actes d’avancement, le payement des arriérés salariaux, l’IS se demande à quand la fin de l’imbroglio administratif injustement créé et entretenu par les ministres Marie-Odile Attanasso et Eléonore Yayi Ladékan pour que soient pris les actes de reclassement des promus au CAMES 2019 et 2020.

Il reste à souhaiter que le Chef de l’État se saisisse du dossier pour sa résolution heureuse en faveur des universités nationales.


Fait à Abomey-Calavi, le 18 octobre 2020



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