Donald Trump interdit l'accès aux USA à ces 12 pays à partir du 9 juin 2025

Politique

À partir du 9 juin, les ressortissants de douze pays seront interdits d’entrée aux États-Unis. Une décision que Donald Trump justifie par la menace terroriste, à la suite d’une attaque récente dans le Colorado.

Donald Trump renoue avec une politique emblématique de son premier mandat : l’interdiction d’entrée sur le territoire américain pour certains ressortissants étrangers. Le 4 juin, la Maison Blanche a annoncé un nouveau "travel ban" visant 12 pays, invoquant la nécessité de "protéger les États-Unis contre des terroristes étrangers".

Cette mesure entrera en vigueur le 9 juin. Elle fait suite à une attaque survenue récemment dans l’État du Colorado, bien que les autorités américaines n’aient pas précisé de lien direct entre cet événement et les pays concernés. Les douze pays concernés sont : Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Érythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan et Yémen.


Des restrictions supplémentaires pour sept autres pays

En parallèle de cette interdiction stricte, sept autres pays sont soumis à des restrictions renforcées : le Burundi, Cuba, Laos, Sierra Leone, Togo, Turkménistan et Venezuela.

Selon l’administration Trump, ces États sont pointés du doigt pour le manque d’efficacité de leurs systèmes administratifs, une forte propension de leurs ressortissants à rester illégalement après l’expiration de leurs visas, ou encore, dans le cas de l’Iran, pour leur soutien présumé au terrorisme.

Des dérogations sont prévues pour certains voyageurs. Notamment, les athlètes participant à la Coupe du monde 2026 (organisée conjointement par les États-Unis, le Mexique et le Canada), ainsi que ceux des Jeux olympiques de Los Angeles en 2028, ne seront pas concernés par ces restrictions.

Les détenteurs de visas spéciaux ou ceux dont le voyage est jugé d’intérêt national pourront également bénéficier d’exemptions, au cas par cas.

Avec ce nouveau décret, l’administration Trump confirme un durcissement majeur de sa politique migratoire, au cœur de sa campagne pour un second mandat. Ce "travel ban" rappelle fortement les décisions controversées prises en 2017, qui avaient alors suscité une vague d’indignation et de recours judiciaires aux États-Unis comme à l’international.

Alors que Donald Trump justifie sa décision par une attaque survenue dans le Colorado, les critiques pleuvent. Des voix s’élèvent contre une mesure jugée discriminatoire, inefficace et politiquement opportuniste.

Au lendemain de l’annonce de Donald Trump sur la réintroduction d’un "travel ban" contre 12 pays, les réactions internationales et nationales ne se sont pas fait attendre. Le gouvernement vénézuélien a immédiatement mis en garde ses ressortissants, qualifiant tout voyage vers les États-Unis de "grand risque".

De son côté, Jamal Abdi, président du National Iranian American Council (NIAC), a dénoncé une mesure injuste : "Le retour de l’interdiction ne va pas augmenter la sécurité de l’Amérique, mais va faire souffrir de nombreux Américains, notamment ceux de la communauté irano-américaine, dont les proches seront arbitrairement privés de visa."

Le décret présidentiel s’appuie sur l’attaque de Boulder, survenue le dimanche précédent dans le Colorado, pour justifier l’urgence de ces nouvelles restrictions. Lors de cette attaque, un homme de 45 ans a lancé des engins incendiaires sur les participants à une marche de soutien aux otages israéliens, faisant 12 blessés. Il aurait crié "Palestine libre" au moment des faits.

Le suspect, de nationalité égyptienne, doit comparaître ce jeudi devant la justice pour tentative de meurtre et crime de haine à motivation antisémite, selon la procureure générale Pam Bondi. Il se trouvait en situation irrégulière, son visa touristique ayant expiré, bien qu’il ait déposé une demande d’asile et obtenu un permis de travail temporaire.

Une surprise dans la liste des pays ciblés par le décret présidentiel

Cependant ce qui a retenu plus d’attention est l’absence de l’Égypte, pays d’origine de l’auteur présumé de l’attaque, sur la liste des pays visés par les nouvelles restrictions migratoires.

Dans une vidéo diffusée sur X (ex-Twitter), Donald Trump a affirmé : "La récente attaque terroriste à Boulder a mis en évidence les dangers extrêmes que représente l’entrée de ressortissants étrangers mal contrôlés. Nous ne voulons pas d’eux."

Le président a comparé ce nouveau "travel ban" à celui instauré lors de son premier mandat, ciblant à l’époque principalement des pays musulmans : "Nous ne laisserons pas ce qui s’est produit en Europe arriver ici."

Selon Donald Trump, cette interdiction est fondée sur des critères clairs : pays ne procédant pas à un contrôle rigoureux de leurs ressortissants, taux élevé de dépassement de visas, absence de coopération dans le partage d’informations sécuritaires.

Sa porte-parole adjointe, Abigail Jackson, a défendu la mesure comme une action "pleine de bon sens" : "Le président Trump tient sa promesse de protéger les Américains contre les agents étrangers dangereux. Ces restrictions sont spécifiques à chaque pays et basées sur des données objectives."

Pour les partisans du président, ce décret est un retour bienvenu à une politique migratoire stricte. Pour ses détracteurs, il s’agit d’une instrumentalisation politique qui stigmatise certaines nationalités, sans fondement sécuritaire réel.

Alors que la campagne pour la présidentielle de 2024 bat son plein, cette décision pourrait bien raviver les débats les plus clivants de la vie politique américaine : sécurité, immigration, et libertés fondamentales.

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Claudia E. Dianou

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