Société

Alors que la situation sécuritaire au Liban se dégrade considérablement, le gouvernement béninois a publié ce mardi, un communiqué pressant ses ressortissants de quitter le pays. Toutefois, l’absence d’un plan de rapatriement organisé, comme l’ont fait d’autres pays comme la Gambie, et le manque de considération pour les Béninois vivant en Israël, suscitent des interrogations.

Dans son communiqué de ce mardi 8 octobre 2024, le ministère des Affaires étrangères du Bénin a exprimé son inquiétude face à l’escalade des violences au Liban, appelant les Béninois à ne plus se rendre dans ce pays et exhortant ceux qui y résident à quitter le territoire via les derniers vols commerciaux disponibles. "Pour ceux qui ne sont pas en possession de leurs documents de voyage, le Ministère les encourage à solliciter un laissez-passer et autorisations parentales pour des enfants de moins de 18 ans, qui leur permettra d’effectuer leur voyage dans les meilleures conditions", précise le communiqué officiel.

Bien que cette alerte ait le mérite de prévenir des dangers, plusieurs aspects de la gestion de la situation par le gouvernement béninois soulèvent des critiques. Contrairement au Kenya et à la Gambie, qui ont pris des mesures proactives pour une évacuation "gratuite" de leurs ressortissants vivant au Liban, le Bénin s’est limité à des recommandations sans offrir de véritable soutien logistique. Ce manque d’engagement concret dans le rapatriement de ses citoyens semble ignorer la gravité de la situation à laquelle les Béninois sur place font face. Pour de nombreux expatriés, notamment ceux qui ne disposent pas de moyens financiers suffisants, l’absence de vols gratuits ou subventionnés représente un obstacle majeur à leur retour au pays en toute sécurité.

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Alors que la Gambie et le Kenya ont su mettre en place un mécanisme efficace pour alléger la tâche à leurs ressortissants, le Bénin se contente d’orienter les tiens vers les derniers vols commerciaux disponibles, sans proposer d’alternative en cas de suspension de ces vols ou de hausse des prix. Cette différence de traitement entre pays africains questionne l’efficacité et l’engagement du gouvernement béninois à protéger ses citoyens en temps de crise.

De plus, une autre faille majeure de ce communiqué réside dans son manque de prise en compte des Béninois résidant en Israël. Bien que la menace sécuritaire dans ce pays, notamment liée au conflit avec la Palestine, soit bien documentée, le ministère ne fait aucune mention de cette situation, laissant planer une incertitude pour ces ressortissants. La menace dans cette région étant tout aussi persistante, il est surprenant de constater que le gouvernement béninois n’a pas jugé nécessaire d’adresser un message similaire à l’égard de ses citoyens vivant en Israël. Cela soulève des préoccupations quant à l’étendue de la protection consulaire fournie par le Bénin dans des contextes de crise internationale.

Le communiqué du ministère des Affaires étrangères du Bénin, bien qu’il tente de répondre à une situation d’urgence, manque de solutions concrètes pour faciliter le retour de ses ressortissants en difficulté. L’absence de vols gratuits ou subventionnés, ainsi que l’oubli des Béninois résidant en Israël, met en lumière les lacunes d’une gestion de crise qui aurait mérité davantage de préparation et d’attention.

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L’investigateur

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