Opinion

Coup de Poing : Où sont passés les challengers ?

Appolinaire GOLOU 13/06/2022 à 02:12

Je n’en ai pas vu pour le moment et je me demande s’ils sont tous autant en voyage ou en congé sabbatique. Le bruit couru autrefois à l’approche de chaque renouvellement du comité exécutif à la fédération béninoise de football (FBF), a cédé place à l’omerta. Certainement que la rupture leur a démontré comme le dit un dicton que « ce qui est plus grand que l’éléphant n’est rien d’autre que la brousse ». Silence de cimetière ! De sorte qu’on ne dirait pas qu’il s’agit du sport roi, qui grâce à la passion qu’il déchaîne, suscite tant de ferveur. Surtout quand on se remémore le passé tumultueux qu’on a connu lors des élections sous Feu Patrice Gbègbèlègbè, Moucharafou Gbadamassi, François Comlan et autres... On en a gros sur le cœur dès lors qu’il nous vient à l’idée, l’époque où Moucharafou Anjorin, vice-président sortant a réussi à échafauder son plan pour indiquer la porte de sortie à son président d’alors, Martin Adjagodo, alité car malade depuis plusieurs années. Période glorieuse de la vitalité démocratique du football béninois avec des votants hébergés et nourris au frais des candidats. Oh ! Cela apportait aussi son charme à ce sport et faisait durer le suspens. Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Le football a désormais ravi la vedette à la politique. Un président sortant peut être réélu si et seulement s’il parvient à « maîtriser ses grands électeurs et non s’arc-bouter à un bilan fascinant », selon AGBON NON. Au Bénin, la rupture a imprimé une autre ligne de conduite aux élections dans le sport le plus populaire au monde. Même si en politique, ce modèle « made by Nouveau Départ » fait dompter les opposants pourtant capables d’agiter malgré tout, les pattes, signes de derniers soubresauts d’un animal à l’agonie. En sport, par ses temps qui courent, ceux qui pouvaient challenger le sortant ont lâché la proie pour l’ombre. Véritables tigres en carton, sauf erreur de la part du chroniqueur, ils sont passés sous les fourches caudines du chantre la rupture et AGBON NON Junior depuis 2016, et n’ont plus voix au chapitre pour nous prouver qu’on est pas dans une élection en Corée du Nord. A telle enseigne qu’on a de la peine à réclamer à bon droit et à leur place, un bilan au terme de l’exercice des quatre ans bouclés sous le "magnat du bitume". L’esclave qui refuse d’assumer son mal-être ne mérite pas qu’on s’apitoie sur son sort. Autant Mathurin de Chacus, président sortant peut gloser sur tous les toits d’avoir réalisé ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’a jamais fait (NDRL atteindre les 1/4 dans une phase finale de CAN avec les Ecureuils), autant on l’imposera si ses challengers, inertes et mis sous éteignoir du fait du diktat de la rupture le veulent, même si des échecs ont aussi été pour lui et ses fidèles compagnons des faits d’armes pendant les quatre ans. En quatre ans sous son règne, le foot béninois ne s’est pas pour autant paré de ses plus beaux atours. Quid des réformes entreprises dans le championnat national ? Sans tirer une conclusion hâtive, chacun peut se faire une idée. Au sommet de la pyramide, presque du surplace. Il a manqué des chaînons au puzzle en cours de construction pour faire du foot béninois pendant ces quatre ans, la 8è merveille au monde. Pour une entreprise (championnat D1) dans laquelle l’Etat met au moins un demi-milliard tous les ans et ce, depuis un moment, on a du mal à croire que la seule réussite ait été le rachat des clubs par des sociétés. Encore qu’il faille du temps pour être rassuré que la mayonnaise a vraiment pris.
Au sommet de la pyramide, disais-je, trois ans durant, pas de montée ni de descente. Les anglais ont inventé le football mais le Bénin semble-t-il, en apporte sa touche. On attend d’inscrire cette nouvelle vision dans Le Livre Guinness des records pour l’imposer au monde entier afin que cela fasse école dans les championnats exotiques désormais. A défaut d’un challenger, comme il peut en manquer désormais sous la rupture, c’est notre droit tout au moins de réclamer un bilan avant les élections ou d’exiger aux potentiels candidats, un programme chevillé et relatant la vraie identité du football béninois pour éviter des égarements les quatre prochaines années. « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire ». Cette célèbre phrase attribuée à Voltaire est le guide du chroniqueur qui revendique un bilan à quelques semaines des élections à la Fbf.




 
 

 
 
 

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