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Côte d'Ivoire : des victimes de la crise de 2010 donnent de la voix après le retour de Charles Blé Goudé

L’investigateur 27/11/2022 à 12:55

A peine l’ancien ministre de Côte d’Ivoire, Charles Blé Goudé est de retour au pays que des victimes de la crise électorale 2010-2011, donnent déjà de la voix. Elles l’ont fait savoir à travers un communiqué rendu public et dont Afrique sur7 a eu copie.

Par vol commercial en provenance du Ghana, ce samedi 26 novembre, Charles Blé Goudé est effectivement de retour en Côte d’Ivoire.
Accueilli de manière sobre par quelques personnes dont l’ancienne première dame Simone Gbagbo, le cortège de Blé Goudé a pris la direction de Yopougon où un grand accueil lui est réservé à la place CP1.
Toutefois, le Fonds au profit des victimes de la Cour pénale internationale estime que ce retour, qui marque un moment symbolique dans les suites judiciaires de la crise post-électorale, ne devrait pas faire perdre de vue les attentes des victimes des crimes commis en 2010-11, en particulier en matière de réparation, annonce le site ivoirien.

« Près de dix ans après son arrestation, le retour de Charles Blé Goudé, libre depuis la décision définitive de la Cour en mars 2021, est une page qui se tourne. Toutefois, cela ne signifie pas que le passif de la crise post-électorale est soldé : d’une part, un nombre important de victimes des crimes commis pendant cette période continue d’attendre des réparations pour le préjudice qu’elles ont subi ; et d’autre part, le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale poursuit ses enquêtes dans la situation de la Côte d’Ivoire », a déclaré Ibrahim Sorie Yillah, vice-président du Fonds au profit des victimes de la Cour pénale internationale.

Le travail effectué par la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, avait prévu que les victimes de ladite crise soient indemnisées. Dans cette logique donc, plus de 4.400 ayants droits de personnes tuées pendant la crise ont reçu une indemnisation et près de 2.000 personnes ont bénéficié d’une prise en charge médicale.

Mais compte tenu des dégâts enregistrés après la crise il y a encore à faire. C’est pourquoi lors de la journée nationale de la Paix, célébrée le 15 novembre, le Premier ministre, M. Patrick Achi, a renouvelé la volonté du gouvernement qui ne veut pas s’arrêter en si bon chemin en ce qui concerne l’indemnisation des victimes. Particulièrement celles du village de Duékoué.
« Quand des violations graves des droits humains ont été commises, les réparations ne sont pas simplement une demande légitime de celles et ceux qui en ont souffert, elles sont avant tout un droit pour les victimes et une obligation juridique pour les États concernés. Au-delà du droit, les réparations, individuelles mais aussi collectives et symboliques, sont également un puissant moyen de contribuer à la consolidation de la paix et à la réconciliation, en reconnaissant aux victimes leur statut et en leur permettant de se projeter à nouveau au sein de leur communauté et de la communauté nationale », a déclaré Minou Tavárez Mirabal, présidente du Fonds au Profit des victimes de la Cour pénale internationale.

En Côte d’Ivoire, le programme d’assistance du Fonds au profit des victimes répond, en complémentarité́ avec l’action gouvernementale, au préjudice des victimes de quinze incidents graves et emblématiques survenus entre 2002 et 2011.

En somme il est nécessaire qu’une collaboration entre les différentes parties notamment la Fondation AVSI, DRAO et WANEP, sans oublier le comité́ consultatif composé de dix organisations de victimes et de la société civile ivoirienne pour vider complètement ce dossier.




 
 

 
 
 

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