Bénin

Constantin Amoussou : ses leçons dans sa nouvelle chronique à l'opposition

L’investigateur 12/05/2020 à 11:50

PAROLE D’ORACLE, UNE CHRONIQUE DE CONSTANTIN AMOUSSOU

VOTER OU NE PAS VOTER : QUAND L’OPPOSITION ÉPUISE SON FORFAIT...

Comme si elle avait épuisé son crédit, son forfait, l’opposition, au Bénin, multiplie les faux pas et donne désormais à penser qu’elle est devenue une organisation étrange, sans souffle, sans intelligence, sans objectif et sans vision, déconnectée des réalités d’un paysage politique en constant mouvement et, au surplus, dépourvue d’ambition pour l’avenir.

Je le sens : l’opposition a épuisé son forfait et est désormais déconnectée.

VOTER OU NE PAS VOTER ?

Elle ne dira pas aux jeunes et aux femmes qui ont encore la naïveté de croire en elle qu’elle ne porte plus de rêve ; que son idéal, jadis naissant, est depuis ruiné par les conflits intestins et l’absence de stratégie ; et qu’à présent, elle n’espère plus qu’un éventuel chaos tombé rôti du ciel pour la sortir d’embarras.

VOTER OU NE PAS VOTER ?

Lire aussi : Vie associative : Le gouvernement des jeunes du Bénin de Constantin Amoussou dissout

À Cotonou, Parakou, Kandi, Savè...et Tchaourou, les anciens prisonniers, les ex exilés et les clandestins qui eurent, il y a un an, consenti à offrir leurs poitrines comme boucliers de tous, contre un scrutin qui n’incluait pas tous, croyant défendre un noble idéal, font à présent l’amer bilan de leurs sacrifices, du préjudice qu’ils ont subi et du dédain qui fut la récompense, tant pour les vivants que pour les morts_les derniers ne servant que de trophées aux mains impudiques d’une canaille qui n’a ni respect pour leur mémoire, ni la moindre pensée, la moindre magnanimité envers leurs descendants et ascendants...de la part d’une opposition qui n’a jamais su rien entreprendre avec la furieuse envie de gagner...et surtout, est passée maître dans l’art de dépenser son énergie à mobiliser autour de chaque action qu’elle entreprend tous les facteurs pouvant lui assurer échec.

VOTER OU NE PAS VOTER ?

Chacun sera libre de faire son choix.

Mais quelle est la vertu du boycott, du boycott prôné par ceux qui n’ont pas de perspective, pas de parti ; du boycott prôné par ceux qui auront refusé de présenter une liste ; du boycott, s’il était prôné par ceux qui auront manqué de faire valider leur liste, du boycott prôné par ceux qui auront perdu le droit d’élire et d’être éligible ?

Au pays d’Ifâ, ainsi parle l’Oracle :

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De quoi se mêlent-elles, s’interroge Losso Winlin.

VOTER OU NE PAS VOTER ?

On dit qu’être candidat ou voter en 2020, c’est valider les élections de 2019.

On pleurniche à ressasser que toutes les institutions sont aux mains de Talon.

N’était-ce déjà ainsi, dans le Bénin de 2015, lorsqu’un opposant nommé Talon, depuis Paris, se fut donné les moyens d’arracher le Palais des Gouverneurs, des Conseils communaux, avant d’asséner en 2016, une mémorable raclée à ceux qui proclamaient qu’ils étaient au pouvoir pour cent (100) ans et plus ?

VOTER OU NE PAS VOTER ?

Lire aussi : Bénin/syndicalisme : Anselme Amoussou, le syndicaliste sur sa faim après la suppression du droit de grève

Voter ou ne pas voter, en quoi cela nuirait-il à Patrice Talon ?

En quoi cela nuirait-il au pouvoir qu’un citoyen, détenant tous ses droits civiques, se résolve à se dispenser de l’exercice des prérogatives qu’ils lui confèrent ?

En quoi cela lui nuirait-il, si ayant la possibilité de faire élire, à défaut du meilleur, le moins mauvais des candidats en compétition, l’administré préfère subir le maire, le chef d’arrondissement ; puis demain, le chef de quartier que ses voisins lui imposeraient, par leurs suffrages, et chez qui cependant, il irait demander son attestation de résidence et divers autres documents administratifs ?

VOTER OU NE PAS VOTER ?

Que retenir de l’éthique sociale de ceux qui se sont battus et se battent encore aujourd’hui pour prendre part aux élections présidentielles et législatives ; accéder aux fonctions de présidents et de députés ; mais font priver du droit d’être candidats pour se faire élire, conseillers, chefs d’arrondissement et/ou maires de leurs localités respectives, les hommes et femmes qui auront lutté, à leur profit, eux, quand l’enjeu consistait à occuper une charge nationale ?

VOTER OU NE PAS VOTER ?

Mais de quelle façon donc entend-on assurer l’alternance en 2021 ou plus tard ?

Si l’opposant Talon ne s’était donné les moyens (lire bien *se donner les moyens*) de présenter ses candidats, d’avoir fait des maires, et pris le Palais des Gouverneurs en 2015, comment aurait-il rendu rendu la suite de l’aventure possible ?

Citoyen, ton choix est souverain.

Il ne s’agit ni d’animer, ni de prendre part à une bruyante campagne électorale ; à des meetings où s’amoncelle une foule de gens.

Un mal nous guette, qu’il ne faut pas négliger : la COVID 19.

Il s’agit de suivre la campagne attentivement dans médias, d’y prendre part sur les réseaux sociaux, de contribuer au meilleur choix et d’opérer soi-même, ce qui lui semble tel, en vue de la modernisation de ta ville, de ton village ; pour plus d’eau, d’électricité, d’écoles, de centres de santé, d’infrastructures routières...

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Le jour du scrutin, si tu te laves les mains à l’eau et au savon à intervalles fréquents, portes ton masque de protection, et observes, en plus, la distanciation sociale de un (01) mètre (comme tu y es déjà confronté dans tes gestes quotidiens aujourd’hui), tu iras opérer ton choix, soit qu’il consiste en une abstention, un bulletin nul, ou porte sur l’une quelconque des listes en compétition.

Moi, je vote UP et porte Luc ATROKPO comme candidat à la mairie de Cotonou.

Toi aussi, fais ton choix !

Va et vote !

Et surtout, n’oublie pas la leçon de Spinoza : NE PAS CHOISIR, C’EST ENCORE CHOISIR...

Constantin AMOUSSOU




 
 

 
 
 

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