Société

Au Bénin, les conflits entre agriculteurs et éleveurs continuent de faire rage dans plusieurs communes et régions. En effet, la commune de Savè n’est pas épargnée par cette situation qui complique la coexistence pacifique entre les communautés agricoles et pastorales. Conscient de la situation, une délégation de haut niveau, conduite par le Général Nazaire Hounnonkpè, Chargé de Mission du Chef de l’État pour les Affaires de Sécurité Intérieure, a effectué lundi 24 juin 2024, une décente dans la commune de Savè.

L’objectif de cette descente est clair. Sensibiliser les différents acteurs agricoles et pastoraux de Oké-Owo, un village de l’arrondissement de Okpara, commune de Savè, à la notion de coexistence pacifique. Le constat est tel que longtemps, le voile s’est déchiré entre agriculteurs et éleveurs. Et pour cause, les dégâts causés par les troupeaux des éleveurs qui, à la recherche de pâturage, mènent leurs animaux vers les champs des agriculteurs, sont considérables. Souvent, cela donne lieu à des affrontements sanglants entre les deux parties, mettant ainsi en péril, la paix. Pourtant, des textes organisant le secteur de la transhumance existent.

Lors de cette séance dite de vérité, des décisions cruciales ont été prises. Les populations en ont profité aussi pour s’exprimer à bâtons rompus sur l’implication présumée des autorités locales qui, parfois, prennent parti. Six décisions au total ont été prises pour situer les responsabilités. Elles concernent entre autres, la propriété des Bœufs importés, la Compensation des Dégâts, l’interdiction de la Justice Privée, l’indemnisation Collective, le Rôle du Commissariat, l’Établissement des Couloirs de Transhumance.

Zoom sur les décisions prises à la rencontre

Concrètement, il est décidé que : « tout bœuf entrant au Bénin depuis un autre territoire devient la propriété de l’État béninois. L’éleveur doit être saisi et présenté au procureur ; en cas de dégâts causés par un troupeau dans un champ, le propriétaire du troupeau doit payer une amende à l’État et une compensation financière au paysan, selon l’estimation des agents de développement rural ; les paysans sont interdits de prendre justice en main contre un éleveur ou ses animaux ayant endommagé leurs champs. Ils doivent informer leur chef de village, qui les aidera à suivre la procédure normale pour obtenir réparation ; si le propriétaire du troupeau responsable n’est pas identifié, tous les éleveurs recensés dans la zone doivent participer à l’indemnisation du paysan affecté ; le commissariat est chargé de recevoir toutes les plaintes en cas de dégâts causés par des troupeaux dans les champs et d’engager les procédures judiciaires prévues par la loi contre les éleveurs responsables ; les chefs de village et les chefs d’arrondissement doivent établir des couloirs de transhumance par village, que le maire déclarera d’utilité publique, interdisant aux agriculteurs d’y cultiver ».

Ces décisions prises en présence du Général Hounnonkpè, marquent un tournant décisif dans le maintien de la paix et la sécurité à Oké-Owo.

En outre, il y avait à la rencontre, le chargé de mission du Préfet des Collines, Chantal Defodji, le Directeur Départemental / Collines de la Police Républicaine (DDPR), Marcel Johnson, le Responsable Départemental/ Collines de l’Agriculture, du secrétaire général de la préfecture des Collines, le Maire de la commune de Savè, OBA Chabi Dénis, le Commissaire de Monka Antonio Adjobo et ses agents, le chef d’arrondissement de Okpara, les conseillers municipaux et les chefs de village ainsi que des responsables et membres de l’Association de Développement AGROD d’Oké-Owo.

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L’investigateur

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