Société

Emmanuel Lebou, ancien directeur de la solde au ministère camerounais des Finances a été condamné le lundi 17 mars 2025 à 104 ans de prison par le Tribunal criminel spécial de Yaoundé.

Il lui est reproché d’avoir mis en place un vaste réseau de détournement de fonds à travers la création de 2 601 faux comptes de salaires, permettant le détournement de 1,8 milliard de francs CFA par mois sur une période de dix ans. Selon la presse locale, les faits remontent à mai 2018, La police judiciaire de Yaoundé a arrêté des fonctionnaires soupçonnés de percevoir indûment des salaires fictifs.

Emmanuel Lebou figurait parmi les six suspects arrêtés dans le cadre de cette enquête.
Dans un courrier en date du 9 juillet 2024 adressé au Chef de l’Etat camerounais, l’ancien directeur de la solde au ministère des Finances a demandé la clémence du Président Paul Biya. Selon les raisons avancées dans sa lettre de demande de clémence, il a déclaré avoir rencontré des obstacles dans la production de documents pouvant appuyer sa défense. Il évoque notamment un rapport de mission du ministère des Finances datant de 2013, qui mettrait en lumière des irrégularités ayant précédé sa prise de fonction en 2015. Il a souligné que l’accès à ce document certifié aurait permis de mieux comprendre les dysfonctionnements à l’origine du procès. « Pour la préparation de ma défense et tenant compte du formalisme prévu par l’article 313 du code de procédure pénale en matière de production de documents devant le juge pénal, j’ai pris plusieurs initiatives pour faire certifier par le Ministère des Finances divers documents dont, particulièrement, le « rapport de mission du groupe de travail chargé de l’audit des remboursements des avances de solde et avances sur pensions au cours de l’exercice 2013 », a-t-il affirmé.

Emmanuel Lebou a par ailleurs fait savoir que nonobstant ses différents efforts fournis pour avoir la certification de ces documents auprès du ministère des Finances et du Tribunal criminel spécial, ses requêtes seraient restées sans réponse. Il estime que l’impossibilité de produire ces éléments de preuve a gravement entravé sa défense et sollicite l’intervention du Premier Magistrat du Cameroun pour que justice soit rendue en toute transparence.

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L’investigateur

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