Les accusés dans l’affaire d’un vol présumé de gasoil à la base navale de Cotonou ont comparu pour une troisième fois devant le juge en charge du dossier à la Cour de Répression des Infractions économiques et du Terrorisme (CRIET).

Ce jeudi 18 juillet, l’ex-commandant de la base et son gestionnaire de carburant ont été interrogés à la barre. Le premier cité, Christophe Sètondji Bléké a laissé entendre que la justice lui reproche d’avoir siphonné du carburant dans les réserves de la base. Il estime que son arrestation en mars 2024 dans ce dossier est injustifiée. Mais suite à une question du juge, l’ex-commandant a affirmé que "la base navale de Cotonou ne dispose pas de stations-services", plutôt de tanks pour stocker du carburant.

A en croire ses propos, les bateaux et les patrouilleurs de sa base ne sont pas approvisionnés de la même manière. En ce qui concerne la base navale de Cotonou, elle est ravitaillée en fonction des besoins. Lorsque le chef d’état-major de la Marine valide une demande du commandant, les militaires reçoivent des tickets-valeurs pour ravitailler les patrouilleurs. Pour les missions exécutées dans le cadre de contrats entre la Marine béninoise et des bateaux civils, la carburation de la base navale est assurée par les bateaux civils.

Sur la question d’une discussion portant sur un montant de 45 millions FCFA entre lui et le gestionnaire de carburant de la base navale, l’ex-commandant a indiqué qu’il s’agit des frais payés par les trafiquants de carburant lors de leur passage sur l’embouchure entre l’océan et la lagune de Cotonou. Et, cela servirait aux besoins internes de la base navale de Cotonou. Christophe Sètondji Bléké a confié que la base navale de Cotonou ne dispose pas de budget. Il a dit n’avoir jamais reçu d’argent chez son gestionnaire de carburant.

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En plus, il a affirmé être surpris que le gestionnaire cite son nom comme celui avec qui il partage l’argent issu du vol de carburant. Concernant la quantité de carburant volé à la base navale de Cotonou, il a déclaré n’avoir aucune idée de cela. Après le passage à la barre de l’ex-commandant, ce fut le tour du gestionnaire de carburant, Wilfried Patrice Montcho. « Je n’ai jamais vendu de carburant à qui que ce soit. Tout ce que j’ai fait sur la base navale de Cotonou est sur ordre de mon commandant », a-t-il répondu à une question du juge.

Le militaire marin précise qu’il a été nommé gestionnaire en novembre 2023. Dans le cadre de ses fonctions, il reçoit du commandant, l’ordre de stocker du gasoil dans les tanks après les missions des patrouilleurs. Il informe par la suite que ce gasoil stocké est vendu, toujours sur instruction du commandant. Par rapport aux trafiquants qui voulaient acheter du carburant, il a déclaré : « Je leur ai répondu que je ne vends pas du carburant moi-même et que c’est sur ordre que je vends ».

La vente gasoil sur ordre n’est pas selon lui, un délit. « Pour nous, ce n’était pas des vols. C’est des ordres qu’on reçoit et qu’on exécutait », a-t-il dit d’après Libre Express. Selon Wilfried Patrice Montcho, la vente de carburant se faisait avant son arrivée au poste gestionnaire. Après chaque vente, l’argent est envoyé au commandant par l’intermédiaire de son subalterne. Il a évalué le carburant volé à 28 tonnes.

Le marin a déclaré que le montant des ventes de ce gasoil pourrait être estimé entre 15 et 16 millions FCFA. Il a indiqué ne savoir comment les sous étaient utilisés. Le gestionnaire a toutefois précisé que le commandant avait réalisé d’importants travaux de réparation sur les patrouilleurs, laissant entendre que cet argent pourrait provenir de la vente du carburant.