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Bénin, une lettre ouverte au ministre Mahougnon Kakpo sur la situation des aspirants au métier d’enseignant

L’investigateur 29/10/2020 à 17:10

La situation des aspirants reste quoiqu’on dise, une épine dans les bottes du gouvernement et par ricochet, du ministre des enseignements secondaire technique de la formation technique et professionnelle Kakpo Mahougnon. Ce jeudi 29 octobre 2020, l’un des acteurs s’est adressé au Professeur par le truchement d’une lettre ouverte que voici.

Lettre ouverte au ministre Mahougnon Kakpo : quand on s’amuse avec l’école béninoise

Je fais partie des hommes qui adorent le professeur. La preuve en 2014, dans mon premier recueil de poèmes, je lui ai adressé un poème pour donner mon opinion sur les vers. En 2016, quand j’ai écrit Et pourtant je me promène... j’ai aussi montré qu’il est mon maître. D’ailleurs, je lui ai offert ces deux livres.

Mais aujourd’hui, je ne suis pas d’accord avec certaines choses qui se passent dans votre ministère, l’enfant malade des ministères. Je veux prendre le risque de parler en oubliant que je cherche un job. Je veux prendre ce risque même si dans ce pays, les ministres sont si puissants.

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Je n’écris pas en tant que le représentant de l’Union des Pré-insérés pour la Sauvegarde de l’Ecole du Bénin, mais en tant qu’un poète engagé. Un écrivain.

Depuis peu, circulent sur les réseaux sociaux des informations selon lesquelles, certains collègues qui sont admis aux différents tests et qui sont dans la base, certains n’ont pas atteint le seuil de la réussite. Je voudrais que ce dossier disparaisse. Cela ne vous honore point.

Je voudrais rappeler des choses, ceux qui sont admis à l’Université quand vous étiez chef de département quand un professeur n’a pas apporté à temps les notes de ses étudiants et vous avez décidé de leur valider la matière avec 10 pour tout le monde, ceux-ci aujourd’hui, leur diplôme n’est plus authentique ? J’ai appris qu’il y a un professeur qui a souvent l’habitude de donner une mauvaise note, mais les gens s’arrangeaient pour valider sa matière aux étudiants. Ces diplômes ne sont pas authentiques ?

Je veux savoir, quand vous étiez DEC, tous ceux qui ont le BEPC, ils ont tous une moyenne supérieure ou égale à 10 à l’écrit ?

Ne mettez point les collègues dans la psychose, cela c’est un affront, une humiliation. Je le dis parce que je suis un auteur engagé.

Si vous ne voulez pas laisser de mauvais souvenir aux collègues, dites simplement qu’avec les 28h, tout le monde ne peut pas trouver à faire, c’est mieux que de les torturer psychologiquement.

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Je reviens à l’affaire de la bivalence. J’ai appris que vous avez une école, les Pharaons. Est-ce que dans cette école, vous pratiquez la bivalence ? Je veux juste savoir. Vous avez formé des étudiants et ceux-ci sont admis à des tests, ils sont dans la base, et au nom de la bivalence, on les laisse sur le carreau et les géographes prennent leur place. Sans pour autant vexer les collègues géographes, ceux qui ont composé en géographie et ils sont admis, ceux-ci, ont composé aussi en français pour qu’on puisse connaître leur capacité ? La même chose se fait en mathématiques.

Je vous propose, s’il y a manque de professeurs, nous avons des étudiants au département de Lettres Modernes qui sont en attente de soutenance ou qui veulent faire le stage, on peut les recruter pour venir en aide au système car, ceux qui ont fait un an ou deux ans en lettres, ils ont un minimum.

Je voudrais savoir combien vous payez aux enseignants qui travaillent dans votre école. Aujourd’hui, les gens travaillent pour l’État et sous vous, les gens sont à moins de 1000f par heure. Je crois que tout ceci, c’est un crime contre les enfants qui ont le droit à l’éducation.

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Je vous renouvelle mes amitiés les plus sincères. Je ne suis pas à la recherche de la pitance. Je voudrais que (NDLR les laudateurs du régime) lisent bien avant de commencer par écrire contre moi. Je voudrais vous rappeler avant de finir que je n’ai jamais digéré une décision que vous avez prise quand vous étiez chef de département. Cette décision m’a fait perdre deux ans à l’Université. Aujourd’hui encore, l’histoire veut se répéter.

L’école est profanée aujourd’hui. Et nous, nous cherchons désormais d’autres portes de secours. L’emploi est précarisé sans un minimum de garantie. L’employeur se fout royalement de l’employé. Les collègues m’ont dit qu’ils attendent le paiement de leurs heures supplémentaires. Encore que ceux qui se sont sacrifiés, sont en grand nombre à la maison.

Je bénis le Fâ. Que les bénédictions soient.

Julien Kandé Kansou, le 29 octobre 2020, 07h08




 
 

 
 
 

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