Médias

Bénin : ce que doivent faire les journalistes pour être libres, selon Djogbénou

L’investigateur 15/07/2020 à 15:18

Invité dans le cadre de la 2ème édition de la remise du prix « Jérôme Adjakou Badou » du « Meilleur journaliste d’investigation », ce mardi 14 juillet 2020 à la Maison des médias (MDM), le Président de la Cour constitutionnelle, Joseph Djogbénou en a profité pour faire des recommandations aux hommes des médias. Ceci à travers des propos que voici, rapportés par Matin Libre.

« L’attribution d’un prix au nom d’une personnalité telle que Jérôme Adjakou Badou dans un Etat, est une contribution au renforcement non pas seulement de l’indépendance de la liberté de la presse mais au renforcement de la démocratie et, il me semble bien que tout journaliste d’investigation a vocation à se faire attribuer ce prix… Il me semble bien que, on peut s’inspirer de ce que Jérôme Badou allait vous dire s’il était parmi nous aujourd’hui. Et s’il était parmi nous aujourd’hui, il dirait deux choses, me semble-t-il.

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La première justement sur la liberté de la presse. Il s’échapperait des sillons connus et peut-être nous recommanderait, nous dirait que la liberté de presse ne s’octroie pas ni par les politiques ni par la Constitution ni pas les personnes de bonne volonté. La liberté se conquiert. Je pense qu’il nous dirait ça et il ajouterait que cette conquête de la liberté de la presse par les acteurs de la presse est tributaire de la qualité de la contribution de chacun. La qualité dans la rédaction des articles, la qualité dans le reportage, la qualité dans la présentation, la qualité qui passe par la maîtrise des genres journalistiques, la qualité qui passe par la maîtrise de la langue. Quel est le constat pour celles et ceux qui lisent au quotidien ? Le constat est cette insuffisance de maîtrise ne serait-ce de la langue. Le mode usuel, je veux dire déontologique du journaliste, le mode indicatif, le mode qui indique, est mal maîtrisé. Les temps de l’indicatif sont mal maîtrisés. Celui qui n’indique pas, n’est pas un journaliste parce que le journaliste montre, le journaliste démontre. C’est la première chose qu’il nous aurait dite et c’est la recommandation, la première, en ces instants de célébration de la qualité de la plume…

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S’il y a un trésor, c’est celui de la qualité. Nul ne portera atteinte à une production journalistique si elle est faite avec des qualités requises. Lorsque dans les genres les plus élémentaires, les productions les plus élémentaires, le lecteur doit chercher le lieu, le lecteur doit chercher le moment, le lecteur doit chercher le comment, la manière dont cela s’est passé, c’est le lecteur qui se fait plutôt journaliste et c’est pour cela que nous sommes dans un contexte de rumeur parce que les productions sont insuffisantes.
La deuxième chose que Jérôme Adjakou Badou nous recommanderait ou nous dirait… c’est peut-être de considérer que les actions les plus fondamentales dans un Etat pour des peuples qui se respectent ne doivent pas être financées de l’extérieur quelle que soit la générosité des hommes…Nous sommes tenus d’apporter des réponses qui permettent à chacun dans une société démocratique, de moins

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dépendre des autres…S’il était-là, sans doute, c’est ce qu’il aurait dit… Et, en cette veille de la célébration des 60 ans de notre indépendance, je vous souhaite de vous approprier davantage qu’être libre, c’est moins dépendre des autres et moins dépendre des autres, c’est dans son corps, c’est dans sa tête, c’est dans ce que l’on produit, c’est dans la qualité de ce que l’on rend ».




 
 

 
 
 

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