Bénin : Gabriel Ajavon, une victime de la lutte à double vitesse de l'opposition pour la libération des personnalités politiques en prison ?

Politique

Au fur et assure qu’on s’achemine vers la fin du second et dernier mandat constitutionnel du Président Patrice Talon, l’opposition montre ses crocs ne faiblit pas à travers ses doléances. Certes, entre lutter pour le retour des exilés politiques et la libération des personnalités politiques en prison, elle reste vent debout.

Mais avec le recul nécessaire, on est en droit de se demander si sa lutte en faveur des personnalités politiques en prison est-elle, une lutte à double vitesse ?

‎‎Au Bénin en effet, l’opposition béninoise a interpellé le régime en place à travers des questions orales avec débat, à l’Assemblée nationale, sous toutes les coutures. Affaire stockage du soja, interdiction d’importation des produits vivriers, le coût des monuments érigés dans la ville de Cotonou, et la liste est longue tel un bras. Le dernier fait d’armes, accroché au palmarès de cette opposition depuis plusieurs années qu’elle est présente au parlement : « la hausse de la taxe sur les transactions via mobile money ». A tour de bras, elle ne cesse de réclamer la libération de l’ancienne ministre Reckya Madougou et du Constitutionnaliste Joël Aïvo.
Pourtant, un citoyen béninois, personnalité politique croupit en prison depuis plus de deux (02) ans au Togo. Gabriel Ajavon comme c’est de lui qu’il s’agit, n’a, jusqu’à preuve du contraire, et selon les informations, bénéficié de la moindre attention de cette opposition. Du coup on a tendance à déduire que l’ancien président Boni Yayi, Eric Houndété et Nourénou Atchadé et Cie, savent reconnaître les leurs à travers la lutte qu’ils mènent.

D’aucuns pourraient parler, s’agissant du dossier qui a conduit l’aîné des frères Ajavon en prison à Lomé, d’une affaire qui relève du pénal. Qu’à cela ne tienne ! A plusieurs reprises, l’intéressé a martelé qu’il ne se reconnaît point à tarvers les accusations. Dans une récente sortie médiatique, il dénonçait son supposé vis-à-vis dans cette affaire qui l’aurait emmené en prison. « C’est l’Etat béninois et moi qui avions poursuivi mon vis-à-vis », a-t-il martelé.
A l’en croire sa détention en prison et sans jugement pendant deux ans presque relève d’une magouille politique que d’une affaire pénale.
« Sur le plan pénal, la justice béninoise ne me reproche rien, c’est plutôt le ministère public et moi qui poursuivons pour diffamation. On a juste demandé à la police togolaise de m’interpeller et de me mettre à la disposition de la police béninoise. Cette demande a été faite le 24 janvier 2023. J’ai été interpellé le 17 mai 2023, soit environ quatre mois après la demande, suivez mon regard », dénonçait-il dans un entretien du 9 juin 2025. En plus il ajoutait : « La police togolaise m’a interpellé après un audio de mon vis-à-vis dans lequel il se ventait d’être très proche des autorités béninoises etc. ».

Une position tranchée qui laisse croire que sa détention dans l’affaire où il est supposé en faute, est beaucoup plus tirée par les cheveux. Ceci étant, ne mérite-t-il pas une petite attention de la part de l’opposition, Les Démocrates en l’occurrence. Tout compte fait, Boni Yayi et les siens doivent s’intéresser à cette affaire, pour en désespoir de cause, montrer patte blanche, histoire de rassurer les uns et les autres que leur lutte, n’est pas un combat à géométrie variable.
Car, selon une source proche du dossier, M. Ajavon ne peux pas être condamné ni par le Bénin, parce que le délit pour lequel il est inculpé, n’est pas constitué et que la justice du Togo n’est pas compétente pour instruire ledit dossier, qu’on l’a ignoré depuis plus deux ans presque en prison.

En définitive, il soutient que ses soucis viennent du Bénin et sa libération ne pourra que venir du Bénin. « Vous pensez qu’avec mon statut, on me dépose une convocation et le jour même Interpol Bénin saisit son homologue du Togo avant même la date de ma présentation suite à la convocation ? Pensez-vous qu’un simple commissaire de la brigade économique et financière (BEF) a ce pouvoir d’agir ainsi, s’interroge-t-il ?

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L’investigateur

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