Au cours d’un point de presse animé ce mardi, le procureur général près la cour d’appel de Niamey, Salissou Chaïbou, a confirmé la tentative d’évasion de Mohamed Bazoum du palais présidentiel. Il a confié que plus d’une vingtaine de personnes ont été interpellées dans ce dossier.

La tentative d’évasion du président déchu n’est pas une accusation montée de toutes pièces par la junte au pouvoir comme l’ont dit ses avocats. "Il s’agit de faits réels et non d’une mise en scène", a dit le procureur général près la cour d’appel de Niamey, Salissou Chaïbou, dans une déclaration diffusée à la télévision nationale, Télé Sahel. "Dans la nuit du 18 au 19 octobre", l’ancien président Bazoum, "sa famille, sa sécurité et ses cuisiniers, transportant divers colis, ont été interpellés" par des "agents de la garde présidentielle, alors qu’ils se dirigeaient vers la sortie du palais", a-t-il affirmé.

Selon les explications de Salissou Chaïbou, un véhicule les attendait "en vue de les acheminer dans une maison" d’un quartier de Niamey, "identifiée comme appartenant à Mohamed Ben Hamaye, un ancien membre de la garde rapprochée de Bazoum" et "cerveau présumé de l’opération". De là, ils devraient rejoindre Birnin Kebbi, dans le nord-ouest du Nigeria en hélicoptère. Il a confié qu’une "fouille minutieuse des colis et une perquisition opérée dans la résidence de l’ancien président avaient permis la découverte d’importantes sommes d’argent en (francs) CFA et en devises étrangères, ainsi que divers biens précieux".

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Il s’agit "notamment, une somme de 86.250.000 francs CFA, 17.017 dollars américains, 3.835 euros, 5 livres sterlings, 16 cedis, 2.800 grammes d’or, 333 grammes d’argent", du matériel électronique et "de nombreuses puces de téléphone" qui "indiquent des utilisations uniques pour des appels en vue de brouiller les pistes", a-t-il indiqué. Une dizaine de téléphones portables détruits ont été découverts, informe le procureur général.

Salissou Chaïbou a rappelé qu’une enquête est toujours en cours. "Vingt-trois personnes civiles et militaires ont été interpellées dans le cadre de cette affaire", a-t-il précisé. Il a mentionné que le président déchu se trouve toujours dans sa résidence présidentielle, où il est retenu avec sa femme et son fils depuis sa chute du pouvoir.