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Alpha Condé : un an après sa chute l’ex président parle de ses trois erreurs

L’investigateur 4/09/2022 à 22:06

Demain, ça fera un an jour pour jour que l’ancien président guinéen, Alpha Condé a été déchu du pouvoir. Le 5 septembre 2021, l’ancien président guinéen Alpha Condé, victime d’un coup d’Etat, vient de briser le silence. Le patriarche s’est confessé et reconnait avoir commis trois erreurs fatales qui ont conduit à sa déchéance.

Alpha Condé, reconduit en octobre 2020 pour un troisième mandat très contesté, pensait qu’il a réussi le coup du siècle sans difficulté. Sur un nuage, il a pris des mesures radicales, coupant le contact avec certaines personnes qui avaient directement accès à lui. Pour ce faire, il avait changé ses numéros de téléphones portables, se privant, du coup, de précieuses sources d’information qui, l’auraient averti de ce qui se préparait contre lui, a-t-il admis, dans une confession faite à Jeune Afrique.

Selon la même source, il a reçu des conseils du chef d’antenne de la DGSE à l’ambassade de France à Conakry qui lui avait dit de rapatrier à la Présidence, les services de la Direction générale du renseignement intérieur et de la placer sous son autorité directe. Mais l’ex président Alpha Condé lui avait opposé un refus catégorique. Il regrette amèrement de ne pas l’avoir écouté (1ère erreur).

La plus grande erreur de Condé est sans doute sa trop grosse confiance à l’armée. En effet, après avoir réussi une réforme au forceps des services de sécurité, engagée depuis 2011, l’ex chef de l’Etat croyait alors tenir une armée républicaine, dépourvue de « ses démons putschistes ». En plus répétait qu’il n’y aura plus jamais de coup d’État en Guinée. Car, il ne voyait pas venir le coup de force du 05 septembre dernier. En outre Alpha Condé a confié à Jeune Afrique que ce n’est pas lui qui a nommé Mamady Doumbouya à la tête des fameuses Forces spéciales qui ont mené le coup d’Etat qui l’a renversé. Mais en revanche, le chef de la transition, patron des putschistes soutient avoir été reçu deux fois par le président déchu. (2è erreur)

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« Le CV de Doumbouya ne m’a jamais été soumis ; si j’avais su que c’était un ancien légionnaire français, je ne l’aurais jamais choisi », aurait confié Condé récemment à un visiteur, cité par JA.

La nomination du lieutenant-colonel Mamady Doumbouya à la tête des forces spéciales serait plutôt due à un groupe de pression des anciens Premier ministre Kassory Fofana, de la Défense d’alors, Mohamed Diané, de son Conseiller spécial Tibou Kamara et du général Namory Traoré (3è erreur)

Mais, c’est ce même groupe qui avait été à l’origine de l’utilisation des Forces spéciales en 2019 pour réprimer la mutinerie de Kindia et le soulèvement de Ratoma, selon le magazine panafricain.

En Turquie depuis plusieurs mois, Alpha Condé poursuit sa convalescence pendant que la Guinée est sous le feu de la violence et de la contestation. Les acteurs politiques et la société civile s’opposent au nouveau gouvernement militaire qu’ils accusent d’autoritarisme et de manœuvrer pour rester le plus longtemps possible au pouvoir.
De fin juillet à mi-août, les manifestations contre la junte militaire à Conakry ont fait au moins 7 morts.




 
 

 
 
 

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