Culture

La suspension de la fête identitaire Yêkê-Yêkê de la Communauté Nationale du Peuple Guin du Bénin, le samedi 14 septembre dernier, au palais royal d’Agoué à Follycomè, continue de susciter de vives réactions. Lors de son intervention sur Esae TV, Sa Majesté Sossa Folly-Awon, roi du peuple Guin du Bénin, intronisé en 2005, a tenu à clarifier la situation, en réponse aux propos du maire de Grand-Popo, Jocelyn Ahyi, invité sur la même chaîne une semaine plus tôt.

Le 22 septembre 2024, Jocelyn Ahyi maire de Grand-Popo a expliqué sur Esae TV qu’il n’avait pas suspendu la fête identitaire Yêkê-Yêkê, malgré un arrêté pris le 12 septembre. Il justifie cette décision par des malentendus persistants entre Sa Majesté Sossa Folly-Awon et certains natifs d’Agoué. Selon lui, Sa Majesté se serait autoproclamé roi d’Agoué au cours d’une cérémonie, sans consultation préalable. Toutefois, le roi a réfuté ces allégations, précisant qu’il avait été officiellement intronisé en novembre 2005, preuves à l’appui.

Dans sa réponse du 29 septembre 2024, Sa Majesté Sossa Folly-Awon a rappelé que le maire avait, par le passé, sollicité ses bénédictions dans ce même palais vieux de plus de 300 ans, à Follycomè, avant les élections législatives de 2019. Un an plus tard, Jocelyn Ahyi est revenu, accompagné de plusieurs membres de sa délégation de campagne, se prosterner devant le trône du patriarche Guinfio Folly-Awon, le fondateur et premier roi d’Agoué, dans le but d’obtenir son soutien après des rituels reçus des ancêtres. Pourtant il considère aujourd’hui que ledit palais est un domicile privé du roi.

L’origine des déboires selon le roi du peuple Guin

Sa Majesté Sossa Folly-Awon estime que le différend actuel découle de ses actions philanthropiques, notamment la construction de latrines et l’installation de lampadaires pendant la pandémie de Covid-19 à Agoué. Cela lui aurait attiré des inimitiés, conduisant à un complot orchestré pour l’assassiner. Comme preuves, il mentionne la mobilisation du groupe Zangbeto contre lui, destinée à montrer qu’il n’était plus le bienvenu. Le palais royal a été saccagé, les latrines détruites, et les lampadaires arrachés. Pire encore, Sa Majesté a été poignardée en plein jour. Les auteurs de l’agression, arrêtés par la police, auraient été libérés après l’intervention d’une autorité. Le roi, quant à lui, a été hospitalisé avec une incapacité de travail de deux mois.

Sa Majesté attribue ces hostilités à une interprétation erronée de ses actions, que certains considèrent comme une menace politique. Pourtant, il affirme n’avoir aucun intérêt politique, ses œuvres étant uniquement orientées vers l’amélioration des conditions de vie de la population d’Agoué.

Une querelle politique déguisée

Sa Majesté Sossa Folly-Awon a également rappelé que la reconnaissance des rois ne dépend pas des élus locaux, mais des chefs de village, dépositaires de l’histoire locale. Les chefs d’Agoué 1 et 2, qui pourraient clarifier la situation, auraient été intimidés. Contrairement aux déclarations du maire, le roi assure n’avoir jamais été invité à discuter des différends.

L’amalgame à éviter

Après les investigations de la Rédaction, il apparaît que la suspension de la fête identitaire Yêkê-Yêkê dans sa 361è édition, a été orchestrée par des autorités locales mal informées, créant ainsi une conspiration contre Sa Majesté Sossa Folly-Awon et la communauté nationale du Peuple Guin du Bénin CNPG-BEN. Dans cette affaire, Jean- Claude da Silva alias Nicoué "Kpatakpatakou" aurait également tenté de revendiquer le trône, mais aurait été écarté par la famille Nicoué dont il se revendique alors qu’il est paternellement de Porto-Novo. Sa Majesté envisage de prendre des mesures légales pour faire valoir ses droits et rétablir la vérité dans les jours à venir.
Car, il importe de rappeler que le maire a été saisi via sa Cheffe d’arrondissement d’Agoué par l’avocat de la Communauté Nationale du Peuple Guin. Dans la correspondance référencée 0531/2024/ACN du 22 septembre 2024, il sied de comprendre que la « décision à laquelle ils font référence concernant le royaume d’Agoué est actuellement frappée d’un pourvoi en cassation. Donc il s’agit d’une décision qui n’est pas définitive et qui n’a d’ailleurs rien à voir avec la CNPG-BEN, qui a son siège social au palais royal des Guins sis à Follycomè à Agoué dans le Mono.
Nous y reviendrons...

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L’investigateur

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