Politique

Très actif sur l’actualité politique béninoise, le Dr Bertin Koovi s’est invité dans le débat autour de la crise du parrainage qui secoue le principal parti d’opposition Les Démocrates. Pour lui, le refus du député Michel Sodjinou de remettre son parrainage n’est pas un acte d’indiscipline, mais une résistance face à ce qu’il qualifie de dérive autoritaire orchestrée par les leaders du parti.

La tension est à son comble au sein du parti Les Démocrates, où la question du parrainage continue de semer la division. Après la lettre d’Éric Houndété implorant Michel Sodjinou de revenir sur sa décision, c’est au tour du Dr Bertin Koovi de faire entendre sa voix.

Dans une analyse ce mercredi, le politologue et candidat malheureux à la présidentielle de 2016 sous la bannière de l’Alliance Iroko, accuse l’ancien président Boni Yayi d’avoir « interrompu brutalement » un processus de désignation interne pourtant bien lancé. « Un appel à candidatures avait été ouvert, un dispositif d’évaluation mis en place, et les militants attendaient un choix démocratique. Mais Boni Yayi, craignant que son neveu ne soit pas retenu, a mis fin au processus et imposé un candidat de son choix », explique-t-il.

Pour le consultant en communication politique, cette décision a sapé la confiance interne et trahi l’esprit de démocratie que le parti prétend incarner. Il va plus loin en érigeant Michel Sodjinou en symbole de courage politique : « Ce n’est ni un frondeur ni un saboteur. C’est un homme de principes qui refuse la compromission et la confiscation de la démocratie interne. »

L’analyste s’en prend également à Éric Houndété, qu’il décrit comme « un homme lucide mais résigné ». « Là où il aurait dû se dresser contre l’injustice, il a choisi la supplique. Or, ce n’est pas en priant qu’on défend la République », tranche-t-il.

Bertin Koovi fait également un constat amer sur le fonctionnement du système politique béninois. Selon lui, la logique de désignation unilatérale transcende les camps : « Dans la mouvance, Talon désigne son candidat. Dans l’opposition, Boni Yayi fait de même. Le résultat est le même : la démocratie en otage. »

Pour le Dr Koovi, la crise du parrainage révèle les limites d’une classe politique prisonnière des intérêts personnels. « LD ne sera pas à la présidentielle de 2026, non par manque de candidats, mais par excès de ruse et d’orgueil », prévient-il. Et de conclure : « Le véritable drame du Bénin, c’est que la démocratie y est souvent proclamée, rarement pratiquée. »

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L’investigateur

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